Crise sans précédent au sein de la justice militaire : la fuite, la démission et l’enquête qui secouent Tsahal

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Le scandale qui éclabousse l’armée israélienne ne cesse de s’amplifier. Après la disparition mystérieuse de son téléphone portable et la découverte d’échanges internes compromettants, la procureure militaire générale sortante, la générale Yifat Tomer-Yerushalmi, a été placée en garde à vue, puis présentée ce matin devant le tribunal militaire pour prolongation de détention.
Les enquêteurs de la police militaire soupçonnent des fuites de données sensibles et des comportements inappropriés parmi plusieurs hauts responsables de la justice militaire, dont certains pourraient être poursuivis dans les prochains jours.

Selon des sources proches du dossier, les documents retrouvés dans les appareils de plusieurs officiers supérieurs de la procurature militaire (« Ha-Patzraya ») laissent entrevoir une série de manquements administratifs et déontologiques qui dépassent le cadre de l’affaire dite de Shde Teyman.
Ces informations « embarrassantes mais pas nécessairement criminelles », selon un haut gradé cité par Yediot Aharonot, pourraient ouvrir une véritable boîte de Pandore pour l’institution juridique de Tsahal. Certains échanges internes révèlent une gestion jugée « chaotique » de dossiers disciplinaires sensibles pendant la guerre.

En parallèle, la police a arrêté le colonel Matan Solomesh, jusqu’à récemment procureur en chef de l’armée, suspecté d’avoir étouffé la fuite initiale et d’avoir dissimulé des éléments d’enquête. Les autorités demandent une prolongation de garde à vue de cinq jours pour les deux officiers.

Selon plusieurs témoins, l’ambiance au sein du département juridique militaire est « délétère » depuis plusieurs mois. Certains officiers envisagent déjà de démissionner avant d’être limogés. Des sources internes confirment que plusieurs renvois et retraits temporaires de fonction sont attendus dans les 48 heures.

Pendant ce temps, la question de la succession de Tomer-Yerushalmi divise les plus hauts niveaux de l’État-major. Le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d’état-major Eyal Zamir s’accordent sur la nécessité de nommer un remplaçant « venant de l’extérieur » pour restaurer la crédibilité du système. Katz privilégie un profil politique, tandis que Zamir souhaite un officier chevronné mais apolitique, issu du terrain militaire mais connaissant la justice de l’intérieur.

Parmi les noms évoqués figure le brigadier-général (rés.) Doron Ben-Barak, ancien censeur militaire et ex-adjoint de la procureure. Mais cette option est rejetée par Katz, qui s’oppose à tout retour de figure associée à l’ancienne direction.
D’autres voix au sein de Tsahal suggèrent de nommer un général de terrain retraité ayant une formation juridique minimale, accompagné d’un adjoint issu de la procure militaire — une solution de compromis pour « rétablir la confiance du public » et rompre avec les cercles fermés du commandement juridique.

« Ce que nous vivons, c’est une perte de foi dans le système », confie un ancien officier de la division légale.
« Pendant des années, la procureure militaire a fonctionné en vase clos, sans supervision civile. Cette affaire montre combien il faut repenser toute la chaîne de commandement juridique. »

Les tensions entre Zamir et Katz s’ajoutent à la crise. Le chef d’état-major, désireux de protéger l’autonomie militaire, redoute une politisation du poste clé de procureur général militaire. Katz, de son côté, estime que le ministère doit avoir un droit de regard sur les nominations dans un contexte où les décisions juridiques influencent directement les opérations.
Cette rivalité pourrait retarder la désignation du nouveau chef de la procure militaire, alors même que plusieurs dossiers explosifs, notamment sur la gestion des prisonniers et les enquêtes internes, attendent d’être clos.

Selon des sources proches du dossier, les téléphones saisis contiennent aussi des correspondances privées entre officiers évoquant des manipulations internes et des tensions hiérarchiques.

« Si ces messages sortent dans le domaine public, cela ferait l’effet d’un tremblement de terre au sein de Tsahal », confie un responsable sécuritaire. « Ce n’est pas seulement une affaire de discipline, mais de confiance entre l’armée et la justice. »

L’affaire Tomer-Yerushalmi met à nu une institution déjà fragilisée par la guerre, les critiques médiatiques et les tensions internes sur le rôle de la justice militaire dans la conduite des combats et la gestion des prisonniers palestiniens.
Pour beaucoup, il s’agit du plus grand scandale interne depuis la guerre du Liban — et d’un signal d’alarme sur la nécessité de réformer en profondeur le système de supervision juridique de l’armée.

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