Crise à Ashdod : l’État menace de contourner les salariés d’Elta pour faire avancer un projet stratégique à 3,7 milliards de shekels

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Un bras de fer inédit se joue autour du géant technologique Elta Systems, filiale de l’Industrie aéronautique israélienne (IAI) et l’un des piliers de la défense nationale, notamment grâce à ses radars utilisés dans le Dôme de Fer — un symbole de souveraineté technologique.
Selon une enquête exclusive publiée par Calcalist, l’État a menacé d’avancer seul le vaste projet de relocalisation de l’usine d’Ashdod, après que le comité des salariés a exigé une compensation de 150 000 shekels par employé, soit près de 700 millions de shekels au total.

Ce projet colossal — d’un montant estimé à 3,7 milliards de shekels — vise à déplacer l’usine actuelle, située à l’est d’Ashdod, vers une zone méridionale proche d’une réserve naturelle, afin de libérer un terrain stratégique destiné à accueillir un nouveau quartier résidentiel haredi sur environ 11 000 dunams.


Un accord historique… bloqué par une demande de compensation

Depuis des années, Israël tente de libérer la zone urbaine bloquée par la présence de l’usine Elta, dont l’emplacement empêche le développement d’un vaste projet immobilier censé transformer le nord-est d’Ashdod.

L’accord, qui devait être signé cette semaine entre :

Elta Systems,
l’Autorité des terres d’Israël (Rami),
– et le ministère des Finances,

prévoit :

– un transfert d’Elta vers un terrain de 250 dunams au sud d’Ashdod,
– un financement massif par Rami pour reconstruire l’usine sur un site modernisé,
– un développement urbain immédiat de la zone libérée.

Mais le comité des salariés d’Elta — représentant 4 500 employés — a posé une condition : 150 000 shekels de compensation par travailleur, soit près de 700 millions de shekels supplémentaires.

Face à cette exigence, Elta a gelé la signature prévue.


La menace de Rami : “Nous avancerons même unilatéralement”

Selon les informations de Calcalist, Ruth Afriat, directrice de la division économique de Rami, a transmis hier un message cinglant à l’Autorité des sociétés publiques, tutelle de l’IAI :

« Nous avons l’intention d’avancer le projet, même de manière unilatérale. »

Cette formulation, rarement utilisée dans des projets d’une telle ampleur, signifie clairement que l’État est prêt à contourner le comité des salariés, voire à créer une pression institutionnelle susceptible de mettre en danger la continuité des activités industrielles locales.

Si Rami met sa menace à exécution :

– les organisations écologistes pourraient exiger l’arrêt ou la réduction de l’activité du site actuel ;
– les institutions d’urbanisme pourraient bloquer toute extension d’Elta ;
– Elta perdrait la garantie d’obtenir un terrain alternatif gratuit pour reconstruire son complexe industriel ;
– la pression sociale et réglementaire pourrait s’accroître.


Une usine stratégique… mais un obstacle urbain majeur

L’usine Elta, qui s’étend sur 194 dunams, n’est pas seulement une installation industrielle : elle développe des technologies critiques de renseignement, de surveillance aérienne, de cybersécurité et d’armement.
Mais sa présence empêche la municipalité de lancer la construction d’un quartier résidentiel de grande ampleur, sur un terrain agricole encerclé par :

– Kibboutz Kvoutsat Yavne,
– Gan Hadarom,
– Gan Yavne,
– et la ville d’Ashdod.

L’enjeu est donc double :

  1. Débloquer un gigantesque projet immobilier pour répondre à la crise du logement,
  2. Assurer la continuité de production de technologies sensibles pour la défense nationale.

Le conflit actuel met ces deux objectifs en collision.


Les employés exigent des garanties financières et sociales

Le comité d’Elta affirme que le déplacement de l’usine :

– impose un changement radical des conditions de travail,
– risque de perturber la mobilité des employés,
– et exige des compensations “proportionnées à l’impact”.

Pour l’État, cette demande de 150 000 shekels par employé est jugée excessive, d’autant que le budget total dépasse déjà les 3,7 milliards de shekels.

Cette exigence pourrait faire exploser le budget et mettre en péril l’accord.


Un dossier explosif entre urbanisme, sécurité nationale et politique sociale

Cette affaire cristallise plusieurs enjeux nationaux :

1. Sécurité israélienne
Elta développe des systèmes essentiels pour la défense, y compris des composants pour Dôme de Fer.
Toute perturbation de sa production aurait un coût sécuritaire.

2. Urbanisme stratégique
La pénurie de logements en Israël rend indispensable l’ouverture de nouveaux quartiers, notamment dans les grandes villes.

3. Gouvernance publique
La menace de passer outre les salariés souligne la frustration de l’État après des années de blocages administratifs.

4. Pression des syndicats
Le comité des salariés d’Elta est l’un des plus puissants de l’industrie israélienne.


Vers un conflit ouvert ?

Si aucun compromis n’est trouvé rapidement, le gouvernement pourrait être entraîné dans :

– un bras de fer avec l’un des syndicats les plus influents du pays,
– des recours juridiques multiples,
– un retard de plusieurs années dans le développement urbain prévu,
– un risque réel de fragilisation d’un acteur stratégique de la défense.

Dans un contexte géopolitique instable et face à la pression démographique interne, Israël ne peut se permettre ni l’enlisement ni la confrontation directe.

À l’heure où l’État cherche à concilier développement urbain massif et besoins stratégiques de défense, l’affaire Elta rappelle une vérité simple :
sans dialogue social solide, même les projets les plus cruciaux peuvent être paralysés.

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