Un accord historique, négocié sous l’égide des États-Unis entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, redessine la carte stratégique du Caucase – et offre à Israël un avantage de taille face à son ennemi juré, l’Iran. L’analyse du spécialiste des affaires arabes, Tsvi Yehezkeli, met en lumière un changement d’équilibre qui dépasse le simple règlement territorial.
L’Azerbaïdjan, république chiite musulmane mais alliée proche de Jérusalem, a remporté sa guerre contre l’Arménie, soutenue militairement par l’Iran. Cette victoire, rendue possible en grande partie grâce à des systèmes d’armement israéliens de pointe, a permis à Bakou de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh. Cependant, une partie de la population azérie restait isolée dans l’enclave de Nakhitchevan, séparée du reste du pays par le territoire arménien.
L’accord signé change la donne : il ouvre un corridor terrestre direct entre Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan, sous contrôle d’une société américaine pour une durée de 100 ans. Autrement dit, l’Iran se retrouve désormais avec une frontière commune à la fois avec un allié d’Israël et avec une présence américaine permanente. Ce dispositif, qui pourrait inclure une coopération sécuritaire israélienne discrète, est perçu à Téhéran comme une véritable provocation.
Pour l’Iran, c’est une double humiliation : d’un côté, son protégé arménien perd du terrain stratégique, de l’autre, sa frontière nord devient un point de contact direct avec deux puissances hostiles – Washington et Jérusalem. Dans les faits, ce couloir transforme l’Azerbaïdjan en plateforme avancée d’observation et de projection militaire potentielle à proximité immédiate de l’Iran.
Sur le terrain, les autorités azéries ne cachent pas leur intention de consolider leur victoire : les églises dans les territoires repris sont détruites et remplacées par des mosquées, un signal politique et religieux adressé à leurs adversaires, et une démonstration que Bakou n’a aucune intention de rendre ces zones.
Pour Israël, l’enjeu dépasse largement la symbolique :
- Approfondissement de l’alliance stratégique avec Bakou, qui fournit déjà une partie importante du pétrole consommé en Israël.
- Renforcement du dispositif de renseignement régional, avec un point d’appui idéal pour surveiller et éventuellement frapper des cibles en Iran.
- Validation de la supériorité technologique israélienne, démontrée sur le champ de bataille du Haut-Karabakh.
Ce développement s’inscrit dans une tendance plus large où les alliances périphériques d’Israël – avec l’Azerbaïdjan, mais aussi avec la Grèce, Chypre et certains pays du Golfe – viennent encercler stratégiquement l’Iran, l’isolant toujours plus sur l’échiquier régional.
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📚 Conflit du Haut-Karabakh : Wikipédia
📚 Relations Israël–Azerbaïdjan : Wikipédia