Combien de réfugiés ukrainiens Israël devrait-il recevoir ?

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La politique d’immigration d’Israël est un champ de mines constant dans le discours public. Il y a deux raisons, une liée à l’identité juive et contre l’assimilation et l’autre pour des raisons sécuritaires.

Exemple : La loi sur la citoyenneté de Shaked, reste une polémique à ce sujet. La droite (la vraie) veut empêcher les Palestiniens d’entrer en Israël par le mariage pour une raison de sécurité mais aussi l’image identitaire juive dans ce pays.

C’est en fait le fond de la polémique : dans quelle mesure voulez-vous maintenir une majorité juive, et par quels moyens ?

Le débat sur l’intégration des réfugiés d’Ukraine ferait il partit du même débat, et confronte en fait deux valeurs contradictoires. Chacun est plus important pour les autres groupes de la population. L’un est le désir de maintenir Israël en tant qu’État juif, c’est-à-dire d’inclure principalement des Juifs. Le second est le désir d’agir dans le monde comme un agent moral, que lorsqu’il y a des réfugiés à sauver, il travaille à les sauver, avec le reste de la communauté internationale.

Comment concilier un conflit de deux valeurs importantes ? Le compromis est la voie acceptée, et il peut prendre plusieurs formes.

Une premiere option : absorber des réfugiés, mais des juifs. Beaucoup de réfugiés fuient l’Ukraine, chacun cherchant une place. Israël peut être l’État qui accueille les réfugiés juifs. Il s’agira d’un quota important pour l’absorption des réfugiés, et on peut affirmer qu’ainsi, Israël remplit sa part dans l’important effort de sauvetage.

Quel est le problème avec cette option ?

Surtout un problème de visibilité. Ça ne sonne pas bien : « Nous recevons des réfugiés, mais seulement des Juifs. On peut aussi dire différemment : « Nous recevons des masses de réfugiés, et nous concentrons sur les réfugiés juifs. Mais même cela est un peu choquant pour l’oreille occidentale, qui s’attend à ce qu’en temps de guerre et d’absorption de réfugiés, il n’y ait aucun compte rendu de la religion, de la culture et de la nationalité.

Deuxième option : Absorption des réfugiés juifs et non juifs. La question est bien sûr combien en général et combien de chaque groupe. Globalement, Israël peut ainsi absorber pas mal de réfugiés, et même beaucoup par rapport au fait qu’il ne s’agit pas d’un pays proche de la zone de guerre. En revanche, le problème fondamental demeurera : Israël absorbera des masses de juifs, sans limite de nombre, et un quota limité de non-juifs.

Le monde est irrationnel. Au lieu d’une louange, Israël recevra un signe de dérision

Dans un monde rationnel, Israël devrait recevoir des félicitations pour une telle décision. Voici un pays qui est prêt à accueillir des réfugiés avec un quota similaire à tout le monde, puis à ajouter à cela un autre grand nombre de réfugiés juifs. Mais le monde est irrationnel. Dans le monde, les symboles, la démarche, le langage ont un sens. Il y aura ceux qui prendront constamment la peine de souligner non pas le grand nombre de réfugiés qu’Israël reçoit, mais l’écart des quotas entre les différents types de réfugiés. Au lieu d’une louange, Israël recevra un signe de dérision.

Pour les farouches opposants à l’absorption non juive, la crise ukrainienne fournit de bonnes munitions pour le débat : regardez ce qui se passe dans les endroits où la population se mélange et ne parvient pas à maintenir la cohérence nationale et culturelle. Regardez combien de séparatistes russes dans les régions ukrainiennes compliquent la situation. Regardez combien la difficulté de marquer clairement le « russe » versus l’« ukrainien » rend difficile le tracé d’une frontière longtemps tenue. De puissants opposants diront à juste titre qu’assurer l’absorption des Juifs est une décision qui a une profonde importance pour la sécurité, parce que la cohésion judéo-israélienne est la clé du maintien de l’existence d’Israël. En l’absence de cohésion, en l’absence d’une culture commune pour la grande majorité des résidents d’Israël, l’État ne pourra pas contenir les tensions internes et affronter les ennemis de l’extérieur.

Qui a raison ? Il n’y a pas de réponse à la question de savoir qui a raison. Les deux côtés ont raison, et les deux n’ont pas entièrement raison. Ce qu’il faut, c’est un compromis, et la question est bien sûr de savoir quelles seront les nuances du compromis. Une partie de cet ingrédient et une partie de cet ingrédient seront ajoutés au plat politique. Un côté doit se rappeler que « l’État juif » ne signifie pas « un État sans non-juifs ». L’autre partie devrait garder à l’esprit que « politique d’immigration » ne signifie pas « discrimination et racisme ». Aucun pays raisonnable n’ouvre ses portes sans discernement. Aucun pays raisonnable ne ferme ses oreilles au cri des réfugiés. Israël devrait être un pays raisonnable, au moins. Elle a donc besoin d’une formule de compromis.

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