Le Commandement Nord de Tsahal a vécu hier soir un moment historique et lourd de sens : le passage de témoin entre le général de division Uri Gordin et le général de division Rafi Milo, dans un contexte où la frontière avec le Liban, bien que plus sûre qu’il y a quelques mois, reste un front sous tension permanente.
L’événement, organisé en présence du chef d’état-major, le lieutenant-général Herzi Halevi (remplacé dans le texte officiel par l’actuel chef d’état-major intérimaire, le lieutenant-général Eyal Zamir), a été marqué par des discours d’une rare franchise.
Une confession publique : “Nous avons laissé le Hezbollah s’armer”
En ouvrant son intervention, Uri Gordin a reconnu ce que peu de hauts gradés osent formuler en public :
« Pendant des années, nous avons laissé la menace du Hezbollah se renforcer à notre frontière nord – c’est une erreur opérationnelle et stratégique, la mienne et celle de mes prédécesseurs. Une erreur grave qu’il ne faut plus jamais répéter. »
Ce constat, lourd, intervient alors que Tsahal affirme avoir “éliminé la menace immédiate” grâce aux opérations menées ces derniers mois contre les positions de l’organisation terroriste. Gordin a insisté : “Le Nord est aujourd’hui plus sûr qu’à aucun autre moment de ces dernières décennies.” Il appelle désormais à transformer cette sécurité retrouvée en véritable essor économique et démographique pour la Galilée et le Golan.
Rafi Milo : “La sécurité est fragile, notre mission continue”
Son successeur, le général Rafi Milo, ancien commandant du Commandement de la Défense passive, a tenu un discours empreint de réalisme :
« Je sais que la réalité sécuritaire est fragile. Nous devons prolonger et approfondir les acquis de la guerre, modeler une situation sécuritaire stable, maintenir notre liberté d’action et permettre à chaque habitant du Nord de revenir chez lui en paix. »
Il a souligné la nécessité d’une coopération étroite avec les élus locaux pour que le nord d’Israël devienne non seulement une zone sûre, mais aussi une région en pleine croissance.
Eyal Zamir : “Pas de recul face à nos ennemis”
Le chef d’état-major a martelé que la doctrine israélienne sur le front nord resterait offensive, combinant opérations visibles et clandestines, et en maintenant une préparation constante à l’élimination de toute menace.
En évoquant la situation au sud, il a rappelé les objectifs restants :
- Garantir la sécurité des habitants du sud.
- Démanteler totalement le régime du Hamas.
- Ramener tous les otages – vivants pour une réhabilitation complète, morts pour un enterrement digne.
Ce discours ferme confirme que la sécurité nationale reste une priorité absolue, qu’il s’agisse du Hezbollah au nord ou du Hamas au sud.
Contexte stratégique :
Le passage de commandement au nord n’est pas seulement un changement de visages : il reflète une recomposition stratégique après des années où l’ennemi a consolidé ses capacités militaires. Israël affirme aujourd’hui avoir inversé la tendance, mais la frontière reste une poudrière que Tsahal entend surveiller avec un doigt en permanence sur la gâchette.
Pour aller plus loin :
- Infos-Israel.News – Israël
- Infos-Israel.News – Solidarité avec nos soldats
- Rak BeIsrael
- Alyaexpress-News
- Hezbollah – Wikipédia