Les services de sécurité israéliens sont en alerte maximale après la déclaration glaçante du haut responsable du Hamas, Zaher Jabarin, chef du département des prisonniers et des « martyrs » du mouvement terroriste. Dans un message diffusé jeudi soir, Jabarin a appelé les cellules du Hamas en Judée-Samarie à préparer un nouveau bain de sang :
« Libérer nos prisonniers est notre devoir. Travailler à leur libération est notre engagement envers eux », a-t-il proclamé, ajoutant que « la résistance » doit poursuivre sa lutte « sur tout le territoire palestinien occupé ».
Derrière ces mots se cache un appel explicite à rééditer un massacre semblable à celui du 7 octobre, visant cette fois les grandes villes israéliennes du centre du pays. Selon des sources sécuritaires, le Hamas cherche à provoquer un enlèvement de soldats ou de civils afin d’obtenir la libération de ses détenus.
Appel à une offensive préventive en Judée-Samarie
Les déclarations de Jabarin ont provoqué un tollé parmi les responsables israéliens. Le président du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, a exigé une riposte immédiate :
« Cette révélation terrifiante prouve que le Hamas, avec l’aide de l’Autorité palestinienne, prépare des attentats depuis la Judée-Samarie vers les villes du centre et du Sharon. C’est le moment d’un assaut terrestre décisif : il faut trancher la tête du serpent. »
Dagan a souligné que l’Autorité palestinienne, loin d’être un partenaire de paix, agit comme un incubateur du terrorisme, finançant et encourageant les cellules du Hamas.
« Nous devons empêcher l’‘gazéification’ de la Judée-Samarie avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il insisté, en référence au scénario cauchemardesque d’un second front intérieur semblable à Gaza avant la guerre.
Israël Gantz : “Croyez-le quand il menace”
Le chef du Conseil de Binyamin et président du Conseil des implantations de Judée-Samarie (Yesha), Israël Gantz, a tenu le même ton alarmiste :
« Quand l’ennemi menace, il faut le croire. Il faut transférer Tsahal vers une opération militaire agressive, écraser le Hamas en Judée-Samarie et détruire ses infrastructures avant qu’il ne soit trop tard. »
Gantz a rappelé que des roquettes prêtes à l’emploi avaient été récemment découvertes dans la région, pointées vers Netanya, Modiin et Kfar Yona :
« Ce terroriste menace explicitement des millions d’Israéliens à Tel-Aviv, Petah Tikva et Kfar Saba. Si nous ne réagissons pas maintenant, nous revivrons un nouveau 7 octobre – au cœur du pays. »
Un scénario redouté : la “gazanisation” de la Judée-Samarie
Depuis plusieurs mois, le Hamas tente de transférer le modèle de Gaza vers la Cisjordanie, en recrutant des cellules armées locales et en s’appuyant sur les réseaux de financement de l’Autorité palestinienne. Tsahal a déjà arrêté des dizaines de terroristes planifiant des attaques coordonnées dans les zones de Jénine, Naplouse et Hébron.
Mais les récentes menaces de Jabarin montrent un changement d’échelle : il ne s’agit plus seulement d’attentats isolés, mais d’une stratégie d’intimidation visant à étendre la guerre psychologique à l’ensemble du territoire israélien.
Un haut responsable du renseignement israélien, cité par Infos-Israel.News, résume la situation :
« Le Hamas rêve de transformer Ramallah en Gaza et Tulkarem en Khan Younès. S’il n’est pas neutralisé maintenant, ce rêve deviendra notre cauchemar. »
Le Hamas en désespoir de cause
L’appel de Jabarin intervient alors que le mouvement islamiste, affaibli à Gaza, cherche à maintenir sa relevance politique et militaire. Les services de sécurité estiment qu’après les lourdes pertes subies durant les combats et les frappes ciblées israéliennes, le Hamas tente de réactiver ses réseaux dormants en Judée-Samarie pour recréer un équilibre de terreur.
Les analystes y voient aussi une tentative de détourner l’attention de sa population appauvrie et de ses divisions internes. Mais ce transfert de la menace vers le cœur d’Israël risque d’embraser à nouveau la région.
Une obligation de fermeté
Pour de nombreux responsables israéliens, le dilemme n’existe plus : il faut agir avant d’être frappé. Les appels à la retenue sont désormais perçus comme dangereux. « Ce n’est pas une question politique, c’est une question d’existence », martèle un officier supérieur du commandement central.
« Nous ne pouvons pas attendre que le Hamas frappe encore. Le 7 octobre doit rester une leçon : quand ils disent qu’ils vont tuer, ils le font. »
Alors que les menaces se multiplient depuis la Judée-Samarie et que les tensions restent vives dans le nord face au Hezbollah, Israël fait face à un dilemme stratégique : garder la paix fragile du cessez-le-feu ou prévenir la prochaine tragédie.
Mais dans un pays encore hanté par les images du massacre du 7 octobre, le doute n’a plus sa place.
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