L’Éthiopie a confirmé cette semaine sa première épidémie de virus Marburg, après que le laboratoire national a identifié le pathogène dans des échantillons prélevés sur des patients de la ville de Jinka, dans le sud du pays. Quelques jours plus tôt, des médecins de la région de South Omo — proche de la frontière avec le Soudan du Sud — avaient déjà alerté les autorités au sujet d’un regroupement inquiétant de cas suspects de fièvre hémorragique virale.
(Source fiable : Organisation mondiale de la santé – OMS, https://www.who.int/)
Le virus Marburg provoque une fièvre hémorragique hautement contagieuse, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 90 %. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) le décrivent comme une maladie « rare mais grave », sans vaccin ni traitement approuvé à ce jour. La transmission se fait par contact direct avec des fluides corporels, des surfaces contaminées, ou par exposition à des chauves-souris frugivores ou des primates infectés.
Les symptômes apparaissent généralement entre 2 et 21 jours après l’infection : forte fièvre, maux de tête intenses, douleurs musculaires, frissons, fatigue extrême. Beaucoup de patients développent ensuite des éruptions cutanées, puis des hémorragies sévères en moins d’une semaine. Le traitement repose uniquement sur la réhydratation orale ou intraveineuse, l’oxygénation, et la gestion de la douleur.
Des épidémies antérieures ont touché l’Angola, la Guinée, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie. Le virus a été identifié pour la première fois en 1967 après des accidents dans des laboratoires de Marburg et Francfort, en Allemagne, ainsi qu’à Belgrade (ex-Yougoslavie), où il avait infecté 31 personnes et causé 7 décès.
Selon l’OMS, neuf personnes ont été contaminées dans l’épidémie actuelle, y compris des professionnels de santé. « Le système de santé du Soudan du Sud est très fragile, ce qui augmente le risque de propagation au-delà de la frontière », a averti Jean Kaseya, directeur du Centre africain de contrôle des maladies.
Des analyses génétiques préliminaires montrent que la souche détectée à Jinka est similaire à celles déjà observées lors d’épidémies passées en Afrique de l’Est. Le ministère éthiopien de la Santé, l’Institut éthiopien de santé publique et les autorités régionales ont lancé des mesures d’urgence : dépistages massifs, isolement des patients, traçage des contacts, surveillance communautaire, campagnes d’information.
Des équipes de l’OMS, munies de tentes d’isolement, de matériel de laboratoire et d’équipements de protection individuelle, ont été déployées pour soutenir la riposte locale. Les hôpitaux de Jinka ont mis en place des unités d’isolement strictes et diffusent des consignes appelant la population à éviter tout contact avec les corps lors des funérailles, une source de contamination importante.
Alors que les vaccins et traitements expérimentaux n’en sont qu’au stade des essais cliniques, les autorités sanitaires africaines redoutent une propagation régionale rapide, notamment en raison des mouvements de population et de la faible capacité hospitalière dans plusieurs zones frontalières.






