Depuis le 7 octobre 2023, Israël ne regarde plus l’Autorité palestinienne (AP) avec les mêmes yeux. Ce qui relevait jadis d’un partenariat fragile est désormais perçu comme une complicité implicite, voire active, avec l’idéologie qui a mené aux massacres perpétrés par le Hamas. Face à cette nouvelle réalité, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a décidé de frapper là où cela fait mal : dans les transferts de fonds.
Cette décision, qualifiée de « punition économique ciblée », soulève à la fois des applaudissements et des critiques, mais elle traduit surtout une volonté claire : ne plus nourrir ceux qui sapent Israël de l’intérieur, tout en assumant les risques d’une telle mesure.
Un mécanisme déjà en place : les retenues fiscales
Israël collecte chaque mois, pour le compte de l’Autorité palestinienne, des taxes douanières et TVA sur les marchandises importées vers les territoires palestiniens. Ce mécanisme, prévu par les Accords d’Oslo, représente environ 60 à 70 % du budget de l’AP. Mais Israël conserve le droit de geler ou de réduire ces fonds si les Palestiniens contreviennent à des accords ou soutiennent des actes hostiles.
Et c’est exactement ce que Smotrich a décidé de faire.
Les raisons de la sanction
Selon les services israéliens, l’AP n’a pas seulement refusé de condamner les attentats du 7 octobre, mais elle continue également de :
- Financer des salaires aux familles de terroristes condamnés ;
- Encourager l’incitation dans les médias officiels ;
- Faire pression contre Israël dans les instances internationales (CIJ, CPI, etc.) ;
- Et dans certains cas, transférer indirectement des fonds à Gaza, y compris à des entités proches du Hamas.
Face à ces dérives, Smotrich a ordonné le gel de centaines de millions de shekels, qui étaient destinés à être transférés à Ramallah.
« Nous ne paierons pas notre propre destruction »
Bezalel Smotrich, connu pour son franc-parler, a déclaré sans détour :
« Il n’est pas question que l’État d’Israël continue à financer une Autorité qui glorifie les tueurs de nos enfants. »
Dans sa vision, ces retenues ne sont pas une vengeance, mais une mesure de survie nationale. Il estime qu’Israël a trop longtemps été complice, par passivité, de la corruption et de la double-face de l’Autorité palestinienne : « modérée » devant les caméras, mais agressive et manipulatrice en coulisses.
Conséquences sur le terrain
Évidemment, la décision a un impact économique immédiat. Plusieurs services publics en Cisjordanie – notamment la santé et l’éducation – pourraient être affectés. Mais selon Jérusalem, la responsabilité incombe à l’AP, qui refuse de réformer ses canaux financiers, de cesser les paiements aux familles de terroristes, et d’arrêter la propagande haineuse.
Des diplomates européens ont tenté d’intervenir pour que les fonds soient rétablis, évoquant une crise humanitaire. Mais Smotrich, soutenu par une majorité du cabinet, a refusé.
Un signal envoyé aux partenaires internationaux
La décision israélienne est aussi un message clair à l’Occident. Elle vise à rappeler que l’Autorité palestinienne n’est pas l’alternative modérée qu’on veut nous vendre, mais un acteur défaillant, corrompu, et parfois complice du terrorisme.
En refusant de continuer à transférer l’argent sans conditions, Israël invite ses alliés à faire preuve de réalisme, et à conditionner leurs aides à des réformes tangibles de l’AP.
Les critiques n’ont pas tardé
Certains en Israël, notamment dans l’opposition, ont critiqué Smotrich, arguant que fragiliser l’AP pourrait renforcer le Hamas. Mais le ministre rétorque que l’AP est déjà affaiblie par ses propres choix, et que ce n’est pas au contribuable israélien de payer pour son maintien en vie artificiel.
Des ONG de gauche parlent de punition collective, mais le gouvernement affirme que les coupes sont ciblées, et que des mécanismes d’urgence humanitaire restent en place, notamment via des ONG neutres opérant sur le terrain.
Une mesure populaire en Israël
Dans un sondage récent, plus de 68 % des Israéliens soutiennent le gel des transferts, estimant que l’AP ne peut pas se présenter comme un partenaire de paix tout en finançant la haine.
Le message est clair : les Israéliens veulent la paix, mais pas à n’importe quel prix, et surtout pas en finançant eux-mêmes des structures qui promeuvent leur disparition.
Une stratégie assumée
Ce gel de fonds ne doit pas être compris comme une décision isolée, mais comme une composante d’une stratégie plus large visant à :
- Refonder les bases de la coopération israélo-palestinienne, sur des critères de vérité et de sécurité ;
- Redéfinir les règles du jeu avec la communauté internationale, qui ne peut plus exiger d’Israël une paix unilatérale ;
- Faire pression sur les dirigeants palestiniens pour qu’ils choisissent enfin un camp : celui de la paix ou celui du conflit éternel.
Vers un « Oslo 2 » ? Pas sans conditions
Israël semble déterminé à ne plus répéter les erreurs d’Oslo. La logique de Smotrich est la suivante : pas de fonds sans réformes, pas de dialogue sans engagement clair à la paix, et pas d’État palestinien sans démilitarisation complète.
Certes, cette position est ferme. Mais elle est cohérente avec les intérêts vitaux d’un État attaqué sur son propre sol, et confronté à une incitation constante à sa destruction.
Conclusion : la fermeté comme garantie de paix réelle
En sanctionnant financièrement l’Autorité palestinienne, Israël ne tourne pas le dos à la paix, mais aux illusions. Il ne s’agit plus de signer des accords de façade, mais d’exiger des actes, de la responsabilité, et des garanties.
Bezalel Smotrich n’a peut-être pas le ton des diplomates européens, mais il exprime la volonté profonde de millions d’Israéliens : ne plus vivre dans la naïveté.
Et si l’Autorité palestinienne veut être considérée comme un partenaire crédible, elle devra enfin choisir entre la paix et le terrorisme.
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