Scandale dans le monde orthodoxe israélien.
Le nom a été enfin révélé : Haïm Roter, figure bien connue de la sphère ultra-orthodoxe à Bnei Brak, a été arrêté à l’aéroport Ben Gourion à son retour de Pologne. Il est suspecté d’avoir commis des actes graves d’abus sexuels sur des mineurs et des adultes, hommes et femmes, sur une période prolongée. Le tribunal a prolongé sa détention de neuf jours et évoque une « dangerosité élevée » et un « risque de perturbation de l’enquête ».
🛑 Une autorité communautaire accusée de prédation systémique
Roter, longtemps considéré comme un intermédiaire influent dans le système communautaire haredi (ultra-orthodoxe), aurait profité de sa position pour attirer, manipuler et exploiter sexuellement des personnes vulnérables. La police parle d’une « masse de témoignages décrivant un schéma terrifiant d’abus de pouvoir » et d’agressions sexuelles sur plusieurs années.
Selon le représentant de la police présent à l’audience au tribunal de Tel-Aviv :
« Il a profité de la crainte et du respect qu’il inspirait dans la communauté pour soumettre des adolescents, des jeunes adultes et des femmes à sa volonté. »
Le juge a validé la demande d’extension de détention au vu de la gravité des faits et du danger qu’il représente pour le public, en particulier dans un contexte de possible dissimulation de preuves ou de pressions sur les victimes.
📜 Une enquête qui remonte à plusieurs semaines
L’enquête aurait été lancée il y a plusieurs semaines, sur la base de plaintes confidentielles recueillies auprès de plusieurs victimes, certaines mineures à l’époque des faits. Les investigations menées en toute discrétion ont permis de collecter des preuves substantielles avant l’arrestation de Roter à son retour de voyage à l’étranger.
Les enquêteurs s’intéressent également à l’éventuelle complicité passive ou active de membres de l’entourage de l’accusé, notamment au sein de structures communautaires qui auraient pu étouffer des signalements.
🤐 Silence, pression et tabou : quand la loi du silence protège les prédateurs
L’affaire jette une lumière crue sur un phénomène systémique souvent dénoncé par les associations de victimes : le silence des institutions ultra-orthodoxes face à des comportements déviants au sein de leurs structures. Dans de nombreux cas, les familles préfèrent se taire par peur du « ḥillul haShem » (la profanation du nom divin), ou pour protéger la réputation de leur fils ou fille dans le cadre des shidoukhim (mariages arrangés).
Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui dans la société civile et religieuse pour appeler à une réforme profonde dans la manière dont les cas d’abus sont gérés dans le monde haredi, souvent coupé des autorités civiles et préférant les « din Torah » (tribunaux religieux internes) à la police.
🕯️ Une communauté sous le choc – mais pas surprise ?
Des articles précédents publiés sur Infos-Israel.News ou Alyaexpress-News ont déjà évoqué des cas similaires dans d’autres communautés orthodoxes, où l’autorité religieuse est parfois utilisée comme masque d’impunité.
Ce n’est pas la première fois que des personnalités charismatiques et respectées sont soupçonnées de délits sexuels sous couvert de missions spirituelles ou de conseils pseudo-thérapeutiques. La question qui brûle toutes les lèvres : combien savaient… et ont fermé les yeux ?
⚖️ L’appel à une justice sans peur
Des associations comme Lo Tishtok ou Magen appellent à une réaction rapide, sans compromission, à la hauteur des crimes supposés. Elles rappellent que la loi israélienne s’applique à tous, et que l’habit noir ne protège pas d’une inculpation.
Roter devrait faire face à plusieurs chefs d’accusation si les soupçons se confirment : agressions sexuelles, attentats à la pudeur, abus de mineurs, et exploitation de relations de dépendance.
📚 Pour aller plus loin :
- La face cachée des abus dans les milieux religieux – Infos-Israel.News
- Affaires d’abus dans le monde orthodoxe – RakBeIsrael.buzz
- Justice en Israël – Wikipédia
🧨 Briser le mur de l’impunité
L’affaire Roter pourrait bien être le signal d’un tournant judiciaire et moral. Mais pour cela, la société doit cesser d’avoir peur des puissants, même lorsqu’ils portent barbe et kippa noire. Les victimes méritent la vérité, la justice, et la fin du silence complice.
Rédigé par Infos-Israel.News
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