Une demande d’approbation pour une action collective a été déposée auprès du tribunal de district de Jérusalem contre la municipalité de Jérusalem et trois séminaires ultra-orthodoxes de renom de la ville. Cette plainte accuse ces institutions de discrimination systématique envers les élèves séfarades.
La plainte, présentée par l’association « Jeunesse selon la Loi », avec le soutien des avocats Reuven Biton, Yaakov Biton, Assaf Benmelech et Orit Lavi-Nashiel, dévoile pour la première fois un document interne de la municipalité. Ce document expose un système complexe de classification des élèves basé sur leur origine ethnique, ainsi que des quotas et des codes spécifiques permettant d’identifier l’origine des candidates.
Révélations accablantes sur les quotas et remarques discriminatoires
Le document révèle les quotas maximaux autorisés pour les élèves séfarades dans les principaux séminaires ultra-orthodoxes :
- Séminaire Derekh Rahel (« la branche ») : 19,5 %
- Institut Beit Yaakov pour enseignantes (« l’ancien ») : 16,7 %
- Centre Beit Yaakov (« le nouveau ») : 25,1 %
Des remarques telles que « Trop de Séfarades » ou « Ressemble à une Ashkénaze » sont mentionnées dans ce fichier interne.
Témoignages et impact
Selon l’avocat Yoav Laloum, président de l’association, ce document constitue « une arme fumante qui prouve pour la première fois ce que nous soupçonnions depuis des années : une discrimination institutionnalisée qui affecte l’avenir de centaines de jeunes filles chaque année. »
La plainte exige des compensations pour les familles touchées et des mesures systématiques pour éradiquer ces pratiques discriminatoires.
Discrimination systématique documentée
Le dossier, rédigé avec des termes forts, affirme :
« Ce n’est pas dans l’Europe sombre du début du XXe siècle, ni dans la Pologne antisémite ou la Hongrie extrémiste des années 1930, mais ici, au cœur de l’État souverain d’Israël, en 2024, que perdure une réalité sombre de discrimination systématique. »
Le fichier révèle des pratiques telles que :
- Le classement des écoles primaires selon l’origine ethnique des élèves (ashkénazes ou séfarades).
- La création de classes séparées réservées aux séfarades dans certains séminaires.
- La sélection biaisée d’élèves vivant en dehors de Jérusalem, majoritairement ashkénazes.
Conséquences à long terme
La plainte met en lumière l’impact psychologique profond sur les élèves séfarades rejetées pour leur origine :
« Ces jeunes filles, qui ont étudié dans des classes mixtes à l’école primaire, se retrouvent soudain exclues à l’adolescence, simplement à cause de leur origine ethnique. Ce rejet crée des traumatismes durables et des sentiments d’infériorité qui les poursuivent tout au long de leur vie. »
Les avocats concluent :
« Ce n’est pas seulement une discrimination locale ; c’est une politique délibérée et systématique, soutenue par les institutions officielles. Ce fichier constitue un manuel opérationnel d’une discrimination institutionnalisée, exposant les méthodes, codes et pratiques développées au fil des années pour masquer une discrimination flagrante sous le couvert de critères prétendument objectifs. »