L’Amérique montre les dents et ce ne sont pas des effets d’annonce. Des documents officiels américains récemment dévoilés confirment que les États-Unis auraient utilisé pour la première fois leur missile de croisière anti-navires longue portée AGM-158C LRASM dans le cadre d’opérations militaires au Moyen-Orient. Une avancée stratégique qui pourrait bien bouleverser les équilibres régionaux, de la mer Rouge jusqu’à l’océan Indien, avec une implication discrète mais bien réelle dans la défense des intérêts d’Israël face à la menace iranienne et aux provocations des Houthis au Yémen.
Le missile LRASM, fleuron de la technologie américaine, était jusqu’à présent réservé aux avions F/A-18E/F Super Hornet de la Navy et aux bombardiers B-1B Lancer de l’US Air Force. Mais des efforts sont en cours pour l’intégrer aux plateformes les plus sophistiquées, notamment les F-35, les F-15E et F-15EX, ainsi que les F-16, notamment ceux utilisés par des alliés comme Israël. Un tel déploiement rapprocherait la dissuasion occidentale des côtes iraniennes et yéménites.
Derrière cette montée en puissance, un document budgétaire du Pentagone daté du 22 mai révèle l’allocation de fonds pour la réquisition de missiles AGM-158C C3, aux côtés d’autres munitions comme les AIM-120, AIM-9, les missiles SM-3 et les bombes intelligentes GBU-53/B. Le tout, dans le cadre de la loi de soutien militaire d’urgence à Israël pour 2024, avec un réajustement budgétaire de 783 millions de dollars destiné à renforcer les stocks du CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient. Fait notable : ces fonds ne couvrent pas uniquement la protection directe d’Israël contre l’Iran, mais également des actions offensives contre les Houthis, proxies de Téhéran.
Le message américain est clair : les États-Unis ne se contentent plus de discours lorsqu’il s’agit de défendre leurs alliés, Israël en tête, face aux velléités iraniennes dans la région. Washington muscle sa posture militaire et adapte son armement à un théâtre d’opération où la menace ne vient plus seulement du ciel mais aussi de la mer.
Le LRASM se distingue par sa discrétion : avec une signature radar réduite et un système de guidage combinant GPS, navigation inertielle et détection infrarouge passive, il est capable d’identifier et de prioriser les cibles de manière autonome. Le missile, conçu pour frapper fort sans être repéré, dispose d’une portée exceptionnelle, permettant aux avions de rester loin des systèmes anti-aériens sophistiqués déployés par les Houthis et leurs soutiens iraniens.
Ce n’est pas un hasard si la version C-3 du missile, encore théoriquement non opérationnelle, est mentionnée dans les documents budgétaires. Cette version devait initialement combiner capacités anti-navires et frappes terrestres, mais la partie terrestre a été abandonnée en 2023. Son rayon d’action étendu reste cependant un atout décisif pour contrer des adversaires mobiles et bien protégés. Cette précision laisse planer une interrogation : s’agit-il d’une erreur administrative, d’une anticipation stratégique ou bien le signe que les capacités du missile sont en avance sur les annonces publiques ?
Quoi qu’il en soit, la région bruisse de rumeurs quant à l’implication de ce missile dans les récentes frappes américaines contre les Houthis. Les États-Unis ont déjà employé des missiles SM-3, AIM-9 et des GBU-53/B pour neutraliser les menaces émanant du Yémen. Dans ce contexte, l’introduction du LRASM serait un message adressé à Téhéran : chaque provocation aura un coût immédiat et technologique.
À ce jeu de puissance, Israël n’est pas en reste. Avec ses F-35I « Adir », adaptés aux besoins spécifiques de Tsahal, l’État hébreu pourrait bénéficier rapidement de ces nouvelles armes ou de capacités similaires. Déjà en première ligne contre les drones et missiles iraniens, l’armée israélienne aurait tout à gagner à intégrer un missile comme le LRASM dans son arsenal, notamment face aux menaces croissantes en mer Rouge et aux frictions avec les milices pro-iraniennes en Syrie et au Liban.
Les implications stratégiques de cette évolution sont majeures. Elles viennent conforter la ligne de Donald Trump, redevenu président des États-Unis, qui prône une posture de dissuasion massive face aux ennemis de l’Occident et à ses alliés du Moyen-Orient. Une ligne bien différente de celle de l’administration précédente, plus hésitante dans ses démonstrations de force.
Pour le moment, le Pentagone reste silencieux sur l’emploi effectif du LRASM, invoquant la confidentialité des opérations. Mais la multiplication des frappes précises et à longue portée, notamment contre des cibles mobiles ou camouflées, laisse peu de doute sur l’usage de telles technologies.
Dans ce contexte, la vigilance est de mise en Israël, où chaque avancée technologique américaine est scrutée de près. Le site Infos-Israel.News, à consulter notamment via sa rubrique sécurité https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/, rappelle que ces innovations américaines trouvent une résonance directe dans la stratégie de défense israélienne, déjà en pleine transformation face à l’axe Iran-Hezbollah-Hamas.
Plus largement, l’Europe et Israël doivent prendre la mesure de ces évolutions : la maîtrise des espaces maritimes et la suprématie technologique sont désormais les clés du rapport de force au Moyen-Orient. Et si la dissuasion ne suffit pas, la capacité de frapper vite et loin décidera des vainqueurs sur les nouveaux champs de bataille, qu’ils soient en mer Rouge, en Syrie ou ailleurs.
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