Dans une interview accordée à Ynet, Nadia Cohen, veuve de l’espion israélien Eli Cohen, a exprimé son émotion après l’annonce d’une opération secrète du Mossad ayant permis de récupérer 2 500 documents, photos et objets personnels de son défunt mari depuis la Syrie.
« J’ai reçu un choc dans tout mon corps », a-t-elle confié.
Elle espérait notamment retrouver sa bague, et formule un vœu :
« J’espère qu’avant ma mort, Eli aura une tombe ici. »
Ce mercredi matin, Nadia Cohen a rejeté l’affirmation de Reuters selon laquelle la restitution des archives de son mari serait un geste de bonne volonté du président syrien Ahmad al-Sharaa (Abou Mohammad al-Julani), visant à apaiser les tensions avec Israël.
« Je fais confiance au Mossad », a-t-elle déclaré à Ynet après l’annonce de l’opération secrète du service de renseignement israélien ayant permis de récupérer 2 500 documents, photos et objets personnels de son époux, dont le corps se trouve toujours en Syrie depuis son exécution.
Dans le communiqué du Mossad, publié à l’approche du 60e anniversaire de la pendaison d’Eli Cohen, il est mentionné que l’original de son testament, rédigé quelques heures avant sa mort, a été retrouvé parmi les documents.
Reuters, de son côté, a rapporté que le président syrien aurait offert les archives dans l’espoir de gagner la confiance de Donald Trump.
Nadia Cohen a raconté avoir été invité à la Knesset dimanche en présence du chef du Mossad David (Dedi) Barnea et du Premier ministre Benjamin Netanyahou :
« Il y avait des photographes, je ne savais pas ce que j’allais voir ou entendre. Dedi m’avait juste dit : “Je vais te montrer quelque chose de petit.” J’étais surprise, et j’ai dit à l’agent qui m’accompagnait : “Pourquoi la presse ne nous contacte pas ?” »
Elle a poursuivi :
« J’espérais qu’ils me donnent la bague qu’il portait à son doigt. J’en rêve. Mais Dedi ne l’a pas sortie, et j’étais très tendue. Il y avait une longue table pleine de documents, avec quelques objets dessus. Je me suis assise à côté du Premier ministre, et il a dit : “Voici notre cadeau, attrapé en Syrie.” Je n’y croyais pas, j’étais très émue, j’ai reçu un choc dans mon corps. »
Elle a également confié que :
« On m’a dit que les documents avaient été trouvés dans un tunnel profond, enfermés dans d’immenses coffres-forts. Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi les avoir mis à cet endroit ? Et surtout, pourquoi les avoir conservés ? J’étais sous le choc. Ils m’ont dit que ce que j’ai vu n’était qu’un demi pourcent de ce que le Mossad a trouvé dans les tunnels : 2 500 documents répartis dans 16 classeurs.
Mais moi, je veux le corps d’Eli. Je veux Eli ici. J’espère qu’avant ma mort, avant de fermer les yeux, Eli aura une tombe en Israël. »
« Une archive complète d’un homme qui a servi son pays »
Toujours dans son interview à Ynet, Nadia Cohen a insisté :
« Je ne crois qu’en notre Mossad. C’est eux, par leurs propres moyens, qui ont mené cette opération secrète. Je ne crois pas qu’al-Julani ait offert cela en “cadeau”. Pourquoi ne l’aurait-il pas gardé pour lui ?
J’espère qu’on retrouvera Eli et qu’on pourra lui offrir une sépulture digne. »
Elle conclut :« J’ai vu une archive complète d’un homme qui a servi l’État d’Israël. Il y avait les clés de son appartement, son passeport falsifié, et les lettres qu’il a écrites avant de mourir.
Ils ne lui ont permis d’écrire qu’en arabe. Les documents ont été très bien conservés — ils sont encore en excellent état après 60 ans. »
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