Autrefois paisible, la ville de Sintra au Portugal, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, fait face à un afflux touristique qui lui fait perdre son charme. Les visiteurs dénoncent une surpopulation extrême, des files d’attente interminables et une flambée des prix. « C’est l’endroit le plus surestimé du Portugal », affirment certains touristes déçus. Même les habitants partagent ce sentiment, déclarant qu’ils évitent de sortir de chez eux.
Une destination victime de son succès
Située près de Lisbonne, Sintra attire des millions de voyageurs chaque année. Pourtant, la réalité sur place est loin de l’image idyllique souvent véhiculée. La journaliste britannique Asta Saxena, qui s’était laissée séduire par les éloges sur les réseaux sociaux, a rapidement déchanté : « C’est un piège à touristes », écrit-elle. Son trajet en bus vers le célèbre Palais de Pena était si bondé qu’elle s’est retrouvée submergée par la foule à l’arrivée. « L’ascension vers l’entrée était saturée de tuk-tuks et de taxis harcelant les visiteurs pour leur proposer leurs services », décrit-elle.
Même constat pour Uzi, un touriste israélien ayant visité Sintra en octobre dernier, en dehors de la haute saison. Il raconte que les rues étaient si encombrées qu’il était presque impossible d’avancer. « Prendre un tuk-tuk relevait du défi : aucun tarif n’était affiché et il fallait négocier, ce qui donnait l’impression d’une arnaque généralisée », explique-t-il.
Un coût de la vie en hausse, des habitants à bout
L’impact du tourisme de masse ne se limite pas aux visiteurs. Les résidents expriment leur ras-le-bol face à la congestion permanente et à la hausse du coût de la vie. Martinho de Almeida Pimentel, un habitant de longue date, avoue qu’il préfère rester chez lui pour éviter la foule. « Les routes sont saturées du matin au soir, les files d’attente pour accéder aux monuments s’étirent sur des heures », déplore-t-il.
Certains locaux, comme Mathew Badel, dénoncent également la difficulté d’accéder aux services essentiels : « Aller à la pharmacie ou faire ses courses en centre-ville est devenu une mission impossible. »
Face à cette situation, les autorités locales ont commencé à restreindre le nombre de billets vendus pour certaines attractions, mais cela reste insuffisant selon les habitants. Le collectif QSintra milite pour une meilleure gestion touristique afin de préserver la qualité de vie des résidents.
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