Sous identité d’emprunt : un voyage exceptionnel en Égypte sur les traces des cimetières juifs

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Un voyage rare, discret et chargé d’émotion a récemment conduit deux Israéliens en Égypte, sur les traces presque effacées de l’une des plus anciennes communautés juives du monde arabe. Le photographe Meir Elpasi et le chercheur spécialisé dans les tombes de justes, le rabbin Israël Meir Gabay, ont parcouru plusieurs villes égyptiennes sous identité d’emprunt afin d’évaluer l’état des cimetières juifs et des sépultures historiques disséminées à travers le pays.

Leur démarche, menée avec une extrême prudence en raison du contexte politique et sécuritaire sensible, avait un objectif clair : documenter la situation actuelle de ces sites, souvent oubliés, parfois menacés, et mesurer l’urgence d’une intervention pour préserver ce qui reste du patrimoine juif d’Égypte. Le périple a inclus des visites approfondies dans des cimetières anciens du Caire et d’Alexandrie, deux centres majeurs de la vie juive égyptienne pendant des siècles.

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Sur place, les deux hommes ont découvert une réalité contrastée. Dans certains cimetières, des tombes ont été gravement endommagées par le temps, l’abandon et parfois des actes de vandalisme. Des pierres tombales sont brisées, des inscriptions effacées, et certaines sépultures sont envahies par la végétation ou ensevelies sous les débris. Ces images témoignent d’une dégradation progressive qui, sans action rapide, pourrait conduire à la disparition totale de pans entiers de mémoire.

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Dans d’autres lieux, à leur grande surprise, Elpasi et le rabbin Gabay ont constaté des efforts de préservation partiels. Certaines zones semblent bénéficier d’un minimum d’entretien, parfois assuré par les autorités locales ou par des gardiens chargés de surveiller les sites. Bien que ces initiatives restent limitées, elles contrastent avec l’image d’abandon total souvent associée au sort du patrimoine juif dans le monde arabe.

Le voyage ne s’est pas limité à un simple constat visuel. Les deux chercheurs ont tenté d’identifier et de localiser les tombes de figures importantes de l’histoire juive égyptienne, dont certaines sont mentionnées dans des sources anciennes mais dont l’emplacement précis s’est perdu avec le temps. Ce travail d’identification s’apparente à une véritable enquête historique, mêlant connaissances religieuses, documents d’archives et observations de terrain.

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La discrétion était un impératif constant. Les déplacements ont été effectués avec prudence, les prises de vue réalisées sans attirer l’attention, et les échanges avec les habitants menés avec retenue. Selon leurs témoignages, la sensibilité politique entourant toute activité liée à Israël ou au judaïsme impose une vigilance permanente, même lorsqu’il s’agit de sites historiques et non d’actions politiques.

Le projet ne se limite pas à ce voyage. Une partie de la documentation photographique et des observations recueillies devrait être publiée prochainement dans le cadre d’un projet plus large, consacré à la préservation des vestiges des communautés juives dans les pays arabes. L’objectif est double : alerter sur l’état critique de certains sites et créer une base documentaire susceptible de soutenir de futures initiatives de sauvegarde.

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Ce périple met en lumière une question plus vaste : celle de la mémoire juive dans les pays où ces communautés ont presque entièrement disparu. En Égypte, qui comptait autrefois des dizaines de milliers de Juifs, il ne reste aujourd’hui que quelques traces matérielles, souvent reléguées aux marges de la conscience collective. Les cimetières, derniers témoins silencieux de cette présence pluriséculaire, deviennent ainsi des enjeux centraux de la préservation de l’histoire.

Pour le rabbin Gabay, spécialiste reconnu de la localisation et de la restauration de tombes de justes à travers le monde, chaque pierre tombale représente un lien direct avec des générations disparues. Leur dégradation n’est pas seulement une perte patrimoniale, mais une rupture dans la chaîne de transmission de l’identité et de la mémoire juives. Meir Elpasi, de son côté, souligne la force des images capturées : elles racontent une histoire que les mots peinent parfois à transmettre, celle d’une présence juive autrefois florissante et aujourd’hui presque effacée.

Le voyage en Égypte rappelle également que la préservation du patrimoine juif ne relève pas uniquement d’un enjeu communautaire. Ces sites font partie intégrante de l’histoire locale et nationale des pays concernés. Leur disparition progressive appauvrit la compréhension globale du passé et renforce l’oubli de périodes de coexistence, aussi complexes aient-elles été.

En exposant à la fois les zones de dégradation alarmante et les signes inattendus de conservation, cette initiative offre un regard nuancé sur la situation. Elle invite à dépasser les simplifications et à reconnaître que, même dans des contextes difficiles, des marges d’action existent pour sauver ce qui peut encore l’être. Le témoignage d’Elpasi et du rabbin Gabay constitue ainsi un appel discret mais ferme à la responsabilité collective, avant que ces derniers vestiges ne disparaissent définitivement.

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