Romi Gonen dans un témoignage courageux sur les agressions sexuelles en captivité : « J’ai pleuré à la folie, je me suis figée »

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La parole de Romi Gonen a provoqué une onde de choc en Israël. Dans un témoignage livré à la télévision israélienne, elle a raconté avoir subi, durant sa captivité à Gaza, une série d’agressions et de harcèlements sexuels, décrivant une réalité d’emprise totale, de peur permanente et de déshumanisation. Son récit, d’une force rare, ne se limite pas à une confession intime : il met en lumière, de manière frontale, la dimension sexuelle comme instrument de domination dans les conditions de captivité, et il pose une question nationale, morale et sécuritaire sur le sort des otages et sur ce qui se déroule derrière les portes closes.

Romi Gonen explique avoir vécu quatre événements distincts d’agressions ou de comportements sexuels imposés, perpétrés par quatre hommes différents au cours d’une captivité qui s’est étendue sur 471 jours. Elle insiste sur le fait que « les degrés de gravité n’étaient pas identiques » d’un événement à l’autre, mais que l’effet psychologique, lui, était constant : la peur, l’écœurement, l’impossibilité de se défendre et l’impression que son corps ne lui appartenait plus. À travers ses mots, c’est le mécanisme de la terreur qui apparaît : pas seulement la violence physique, mais l’humiliation, la contrainte, le contrôle, la menace.

L’un des passages les plus marquants de son témoignage décrit une scène où la dissonance entre la normalité apparente du monde extérieur et l’horreur de la situation vécue devient insoutenable. Elle raconte un moment où, à travers une petite ouverture, elle aperçoit un ciel bleu et des oiseaux, tandis qu’elle se trouve enfermée dans une situation qu’elle décrit comme « la plus basse possible ». Cette image, simple et brutale, condense le sentiment d’irréalité qui accompagne souvent les traumatismes extrêmes : le monde continue, lumineux, tandis que l’être humain est réduit à l’impuissance et à la survie.

Romi évoque également des menaces explicites visant à la réduire au silence. Elle décrit un climat où chaque réaction émotionnelle pouvait entraîner une sanction, où pleurer ou protester pouvait être perçu comme une provocation. À un moment, elle rapporte qu’un homme l’aurait menacée avec une arme en lui intimant de ne rien raconter. Au-delà des détails, ce qui se dégage est la logique d’un système : faire comprendre à la captive qu’elle n’a aucune protection, aucune autorité à appeler, aucun espace sûr, et que même la parole future est une cible.

Son récit souligne aussi un autre aspect, souvent moins visible, mais central : la confiscation de l’intimité. Romi décrit des situations où elle ne pouvait pas se déplacer seule, où même les gestes les plus élémentaires du quotidien se déroulaient sous surveillance, avec une pression constante et une atteinte continue à la dignité. Cette absence d’intimité, associée à des gestes déplacés, à des insinuations et à des comportements intrusifs, crée un environnement où la personne n’a plus de refuge psychique.

Dans son témoignage, Romi explique également qu’elle a parfois cherché des stratégies de protection, comme inventer une identité ou une histoire personnelle pour tenter de se créer une barrière, de susciter une retenue, ou simplement de survivre. Ce type de mécanisme est fréquent chez les victimes en situation d’emprise : improviser des “règles” dans un univers où l’on n’en contrôle aucune. Mais elle montre aussi les limites de ces stratégies lorsqu’on est face à des hommes armés, dans un cadre où la violence est la norme et où l’impunité est totale.

L’impact de ce témoignage est considérable, parce qu’il s’inscrit dans un moment où la société israélienne tente de comprendre, au-delà des slogans et des chiffres, ce que signifie réellement la captivité à Gaza. La question des otages n’est pas seulement une question militaire ou diplomatique : elle est aussi une question humaine, médicale et psychologique. Les agressions sexuelles, lorsqu’elles existent, ne sont pas un “détail” : elles constituent un crime grave, un outil de destruction intérieure, et elles ont des effets durables sur les survivants, leurs familles et la société toute entière.

Ce que Romi Gonen met en évidence, c’est aussi l’importance de l’accompagnement après le retour : soins médicaux, soutien psychologique, cadre protecteur pour permettre de parler sans être exposé, sans être instrumentalisé, sans être jugé. En Israël, comme ailleurs, les survivants de violences sexuelles font souvent face à une double épreuve : le traumatisme lui-même et la difficulté de le dire. Dans un contexte de guerre, cette difficulté est amplifiée par la polarisation politique, la circulation d’informations partielles et la tentation de transformer chaque témoignage en arme de communication. Romi, elle, a choisi de parler, et ce choix oblige la société à écouter avec responsabilité.

Son témoignage, présenté comme “courageux”, n’est pas seulement une preuve de force individuelle. Il est un acte public qui rappelle une réalité insupportable : des civils ont été détenus durant de longs mois dans des conditions où tout peut arriver. Il place aussi la communauté internationale devant ses responsabilités, car la question des otages, de leur traitement, et des crimes commis en captivité, doit être documentée, poursuivie et jugée, indépendamment des débats politiques.

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