Selon le témoignage de Neta, les deux femmes se sont rendues dans un établissement populaire, fréquenté par de nombreux touristes. À l’entrée, elles ont été accueillies par un employé chargé de placer les clients. Rien, au départ, ne laissait présager une situation problématique. Neta explique qu’elle a simplement demandé s’il y avait une table disponible pour deux personnes. L’hôte s’est montré avenant, détendu, presque trop familier.
« Il est venu de manière très amicale et m’a proposé de me taper dans la main », raconte-t-elle. Sur le moment, le geste lui a semblé anodin, dans une atmosphère qu’elle décrit comme festive et bon enfant. Elle accepte, sans méfiance particulière. Pourtant, le comportement de l’homme aurait rapidement évolué vers quelque chose de plus intrusif.
Selon son récit, l’hôte aurait continué à lui tenir la main, alors que sa mère se trouvait juste à côté et que d’autres employés étaient présents à proximité. « Il a commencé à me tordre la main, à danser avec moi, puis il a dit qu’il allait me faire un massage », explique-t-elle. Le contact, initialement perçu comme étrange mais presque humoristique, est rapidement devenu inconfortable. L’homme aurait insisté en massant la paume de sa main, tout en maintenant un contact prolongé.
C’est à ce moment-là que Neta, mal à l’aise sans encore identifier clairement un danger, a demandé à sa mère de la filmer. Celle-ci a sorti son téléphone et commencé à enregistrer la scène. Dans la vidéo, que Neta a visionnée plus tard, on distingue clairement les gestes insistants de l’hôte, concentrés autour de la main et du poignet, précisément à l’endroit où l’on porte habituellement une montre ou un bracelet de valeur.
Un détail supplémentaire a renforcé ses soupçons. Pendant l’interaction, un autre employé du restaurant aurait commencé à parler rapidement en grec à l’hôte, tout en pointant du doigt la mère de Neta. « On ne comprenait pas ce qu’il disait, mais il l’a répété plusieurs fois. J’ai eu l’impression qu’il le prévenait qu’on était en train de filmer », raconte-t-elle. Peu après, l’hôte a mis fin à l’interaction sans que rien ne soit volé.
Neta précise qu’elle portait un manteau long, avec des manches couvrant partiellement la main et permettant de glisser le pouce à l’intérieur, ce qui aurait rendu toute tentative de subtilisation plus difficile. « Comme il ne m’a rien pris, je ne peux pas être sûre à 100 % qu’il s’agissait d’un vol à la tire », reconnaît-elle. « Mais en revoyant la vidéo, on voit très clairement qu’il manipule ma main et qu’il touche précisément la zone où l’on porte une montre. C’était très suspect, et franchement effrayant. »
Athènes, comme de nombreuses grandes capitales touristiques européennes, est connue pour être un terrain favorable aux pickpockets, notamment dans les zones très fréquentées. Les autorités et les guides de voyage mettent régulièrement en garde contre des techniques sophistiquées : fausses interactions amicales, distractions, contacts physiques apparemment innocents destinés à détourner l’attention pendant qu’un objet est subtilisé. Dans certains cas, ces méthodes sont utilisées par des individus opérant seuls, dans d’autres par des groupes organisés.
Ce qui trouble particulièrement dans le récit de Neta, c’est le cadre de l’incident. Un restaurant réputé, des employés identifiables, une interaction à visage découvert. « On s’attend à être vigilant dans les transports ou dans la rue, mais pas forcément à l’entrée d’un restaurant connu », souligne-t-elle. Cette dimension renforce le message qu’elle souhaite faire passer.
Son objectif, dit-elle, n’est pas d’accuser formellement, mais de prévenir. « Il faut être conscient que ça peut arriver dans les endroits les plus inattendus. Ne pas se dire : “à moi, ça n’arrivera pas”. Je me reproche d’avoir suivi le mouvement sur le moment, mais ça va très vite. »
Depuis la publication de son témoignage, de nombreux internautes ont partagé des expériences similaires, en Grèce comme ailleurs en Europe, décrivant des tentatives de vol déguisées en gestes amicaux ou en animations touristiques. Pour Neta, si son histoire permet à d’autres voyageurs d’être plus vigilants, alors l’expérience, aussi désagréable soit-elle, n’aura pas été vaine.






