Une tempête politique secoue de nouveau Jérusalem. Au moment où Israël tente de maintenir une cohérence stratégique dans un Moyen-Orient en ébullition, un constat inquiétant se répand au sein du système sécuritaire : Israël Katz, ministre de la Défense, semble incapable de remplir pleinement la fonction qui lui a été confiée par le Premier ministre. À tel point que Benjamin Netanyahu envisagerait, selon plusieurs sources sécuritaires, d’activer une option jusqu’ici restée sur le banc de touche : remplacer Katz par une figure plus disciplinée et plus efficace — possiblement l’ancien chef du Shin Bet et ex-ministre, Avi Dichter.
Le point de rupture a émergé en marge du grand salon “DefensTech” organisé hier à l’Université de Tel-Aviv par le ministère de la Défense. Un événement massif où toutes les industries militaires israéliennes présentaient leurs innovations, dont certaines ont déjà fasciné les armées étrangères par leurs performances en opération dans Gaza, le Liban, la Syrie, le Yémen et même l’Iran. Parmi les technologies phares exposées : le système laser “Or Eitan”, qui redéfinit les capacités d’interception sur le champ de bataille.
Les délégations étrangères étaient nombreuses : ministères de la Défense venus d’Europe, d’Asie, d’Amérique latine, ainsi que des officiers de haut rang représentant divers États. L’événement constituait donc une vitrine stratégique — un moment crucial pour consolider la position globale d’Israël dans une époque de réarmement frénétique.
Dans ce contexte, l’absence de Katz a été perçue comme une faute politique grave.
L’un des dirigeants de l’industrie a confié en privé, cité par Israel Hayom, que “la situation commerciale est difficile, il existe une guerre mondiale des armements, et la pression française ainsi que le climat pro-palestinien en Europe rendent chaque contrat plus complexe”. De nombreux marchés européens, particulièrement en Espagne, ont été gelés.
C’est précisément dans un tel moment que la présence du ministre de la Défense aurait été indispensable — pour rassurer, convaincre, négocier et entraîner les acheteurs étrangers. Mais Katz ne s’est pas présenté : un signe de désengagement inquiétant, rapporté de manière répétée ces dernières semaines.
Un ministre qui ne marche plus au rythme de Tsahal
Selon plusieurs sources militaires, Israël Katz “ne marche pas main dans la main avec Tsahal”. Ses absences répétées, son manque de coordination et son incapacité apparente à gérer plusieurs dossiers critiques alimentent une frustration grandissante.
Un exemple symbolique a profondément choqué l’armée :
vendredi dernier, six réservistes de la brigade parachutiste ont été gravement blessés dans un combat héroïque en territoire syrien. Alors que la pratique habituelle de tous les ministres de la Défense précédents était de se rendre rapidement auprès des blessés, Katz n’a trouvé ni vendredi ni samedi l’occasion d’effectuer cette visite.
Pour les familles, comme pour les soldats, le message a été reçu comme un abandon.
Silence radio sur les grands dossiers stratégiques
Katz a également brillamment évité de s’exprimer sur une autre bataille décisive : celle qui oppose actuellement Tsahal et le ministère de la Défense au ministère des Finances.
Le nœud du conflit : le budget sécuritaire et la question du nombre de réservistes à mobiliser en 2026.
Le Trésor réclame une réduction de 50 % des effectifs de réservistes, alors que l’armée estime qu’un tel scénario mettrait directement en danger la sécurité nationale, compte tenu des fronts actifs : Gaza, Liban, Syrie, Judée-Samarie et frontière orientale.
Là encore, le silence du ministre est jugé inacceptable.
Absence totale sur le dossier explosif de la loi sur la conscription
Hier encore, Katz n’a pas daigné se présenter à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense pour défendre sa position sur la loi de conscription proposée par le député Boaz Bismuth (Likoud). Tsahal a été clair : le texte ne répond pas à ses besoins et creuse un fossé dangereux entre différentes composantes de la société israélienne.
Selon un haut gradé cité par Israel Hayom, “la loi transforme l’armée du peuple en l’armée d’un seul secteur” — un risque existentiel dans un pays où le service militaire constitue le socle de la cohésion nationale.
C’est dans ce climat que les critiques d’Avi Dichter prennent tout leur sens. L’ex-directeur du Shin Bet accuse tactiquement Katz de mal comprendre la fonction : un rôle qui n’est pas un “cadeau” politique, mais un poste stratégique nécessitant précision, discipline et capacité d’incarner l’unité nationale.
La question qui plane : Netanyahu va-t-il agir ?
Plusieurs sources politiques estiment aujourd’hui que Netanyahu pourrait être contraint de prendre une décision difficile.
Le Premier ministre a accordé à Katz un “jouet”, comme l’expriment certains conseillers off the record, mais celui-ci “ne sait pas lire le mode d’emploi”.
Dichter, réputé loyal mais indépendant, représenterait une alternative sérieuse — surtout à l’heure où Israël doit convaincre ses alliés, rassurer ses industries stratégiques et maintenir la cohésion de Tsahal.
Pour Netanyahu, l’enjeu n’est plus politique : il est sécuritaire, diplomatique et existentiel.
Sources réelles dans l’article :
– https://www.israelhayom.co.il
– https://www.ice.co.il






