Ofri Bibas : « J’ai raconté à Strouk ce qui est arrivé à Kfir et Ariel, et elle s’est endormie devant moi »

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Le cri de colère d’Ofri Bibas, la sœur de Yarden Bibas — rescapé de la captivité à Gaza — a secoué les réseaux sociaux et relancé les critiques contre la composition du groupe ministériel chargé de définir le mandat de la future commission d’enquête sur les événements du 7 octobre. Dans un long message publié sur Facebook, Ofri raconte une scène glaçante : alors qu’elle évoquait devant des membres de la coalition l’histoire de ses deux neveux, Kfir et Ariel, enlevés et assassinés dans la bande de Gaza, la ministre Orit Strouk se serait « endormie devant elle ». Un symbole dévastateur pour une famille qui, depuis deux ans, se bat pour que la vérité soit dite et que les responsabilités soient reconnues.

Le gouvernement a annoncé récemment la création d’un groupe de neuf ministres, dirigé par le ministre de la Justice Yariv Levin, pour définir le périmètre de la commission d’enquête étatique. Parmi eux, plusieurs figures proches de l’aile la plus idéologique de la coalition, dont Bezalel Smotrich, Itamar Ben-Gvir, Amichai Chikli et Amichai Eliyahu. Une composition qui, pour de nombreuses familles endeuillées, paraît non seulement déplacée, mais profondément insultante : ce sont précisément ces ministres-là qui, selon elles, portent une part de responsabilité politique dans la catastrophe du 7 octobre.

Dans son message, Ofri Bibas ne mâche pas ses mots. Elle reproche à ces ministres d’avoir ignoré, minimisé, voire méprisé la détresse des familles d’otages. Elle se souvient de cette réunion au sein de la coalition où elle a raconté, en détail, le sort de ses deux neveux : le petit Kfir, kidnappé alors qu’il n’avait que neuf mois, et son frère Ariel, âgé de quatre ans, tous deux assassinés par leurs ravisseurs. « Strouk s’est endormie en face de moi pendant que je parlais », écrit-elle. « Ces gens n’ont pas de cœur. Ils représentent qui, exactement ? »

Elle dénonce également des ministres plus préoccupés, selon elle, par la survie politique du gouvernement que par la vie des citoyens : « Smotrich ? Le soir du 7 octobre, tout ce qui l’intéressait c’était de savoir comment éviter que le gouvernement tombe. » Elle accuse aussi Ben-Gvir, Chikli et Eliyahu de l’avoir traitée, ainsi que d’autres familles, avec froideur et distance, au moment où leur vie a été détruite par l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du pays.

Dans son post, Ofri pose une série de questions brutales, qui plongent la lecture dans un silence lourd :
« Pourquoi ma famille a été kidnappée ? Pourquoi Shiri et les enfants n’ont-ils pas été ramenés vivants ? Pourquoi a-t-il fallu 484 jours pour ramener Yarden ? Pourquoi plus de 900 soldats ont-ils été tués ? Pourquoi y a-t-il encore trois otages là-bas ? »
Autant de questions qui, pour elle, doivent être au centre d’une commission d’enquête indépendante — une commission qui ne peut, selon elle, être définie par ceux qu’elle considère comme responsables.

Elle affirme que durant les trois semaines où Shiri, Kfir et Ariel étaient encore vivants dans la bande de Gaza, l’État avait une fenêtre d’action — et n’a rien fait. « Ils ont été abandonnés jour après jour », écrit-elle avec une colère sourde. Une accusation extrêmement grave, mais qui reflète le sentiment de nombreuses familles qui, depuis deux ans, affirment que les autorités ont manqué de détermination au moment critique.

La ministre Orit Strouk, mise au centre de la polémique, a choisi de ne pas répondre, tout comme plusieurs ministres mentionnés dans le post. Du côté du gouvernement, silence complet : la question est explosive, et intervenir risquerait d’enflammer encore davantage un débat déjà chargé émotionnellement.

Les réactions publiques, elles, ne se sont pas fait attendre. Pour beaucoup, ce témoignage d’Ofri Bibas illustre l’écart abyssal entre les familles d’otages et un gouvernement perçu comme déconnecté, absorbé par les batailles internes, les intérêts politiques et les stratégies de survie parlementaire. Pour d’autres, il s’agit d’un appel à une enquête réellement indépendante, loin de toute influence politique, et capable de produire un rapport crédible aux yeux du public.

Au-delà de la polémique immédiate, le message d’Ofri Bibas traduit un traumatisme national : celui d’un pays encore incapable d’affronter pleinement les défaillances qui ont permis le massacre du 7 octobre et la disparition de centaines de citoyens. Dans ce contexte, l’exigence d’une commission d’enquête puissante et impartiale n’est pas un caprice politique : c’est un devoir moral envers les victimes, leurs familles, et l’avenir de l’État d’Israël.

 

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