Israël retire la citoyenneté d’un homme condamné pour le meurtre de son épouse à l’étranger : la Loi du Retour ne protège pas les criminels

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C’est une décision rare et symboliquement forte : le tribunal administratif de Beer Sheva a prononcé la déchéance de nationalité d’un homme ayant obtenu la citoyenneté israélienne sur la base de la Loi du Retour, après qu’il eut dissimulé son passé criminel. L’individu, originaire d’Europe de l’Est, avait été condamné dans son pays pour le meurtre de sa deuxième épouse, avant de fuir et d’immigrer en Israël sous une fausse déclaration.

Lors de son entretien de naturalisation, il avait affirmé être divorcé. En réalité, il venait d’être libéré d’une longue peine de prison pour homicide volontaire, après avoir enterré le corps de sa femme dans la cour de leur domicile. Cette information, restée cachée pendant des années, a refait surface à la suite d’une coopération judiciaire entre la police israélienne et Interpol.

Le ministère de l’Intérieur a alors saisi la justice pour obtenir la révocation de sa nationalité, invoquant “la fraude manifeste lors de l’acquisition de la citoyenneté”. Le tribunal a suivi cet argument. Dans son jugement, la juge a estimé que “la Loi du Retour est un privilège fondé sur la confiance. Celui qui la détourne pour fuir ses crimes trahit non seulement l’État, mais aussi l’esprit moral sur lequel il est fondé.”

Le prévenu, aujourd’hui âgé de 54 ans, avait vécu plusieurs années dans le Néguev, menant une existence discrète. Ce n’est qu’à la suite d’un contrôle administratif de routine qu’il a été identifié grâce à des correspondances d’empreintes digitales. Son expulsion vers son pays d’origine est désormais envisagée.

Pour l’État d’Israël, cette affaire rappelle un principe essentiel : la Loi du Retour — pilier de l’identité nationale juive — ne saurait servir de refuge aux criminels. Adoptée en 1950, cette loi garantit à tout Juif le droit d’immigrer et d’obtenir la citoyenneté israélienne. Mais son application s’accompagne d’une clause morale : elle peut être refusée à quiconque a un passé judiciaire grave ou constitue une menace pour la société.

Le ministre de la Justice a salué la décision du tribunal, estimant qu’elle “protège la dignité morale de la citoyenneté israélienne”. “Israël a été fondé pour accueillir les survivants et les bâtisseurs, pas les fugitifs du crime”, a-t-il déclaré. “La Loi du Retour est un droit sacré, mais elle n’exonère pas des devoirs fondamentaux de l’humanité.”

Le ministère de l’Intérieur souligne que cette affaire n’est pas isolée : plusieurs dossiers similaires ont été examinés ces dernières années, concernant des candidats à l’alyah ayant dissimulé des condamnations pour fraude, violence domestique ou agressions sexuelles. Dans la majorité des cas, les demandes ont été annulées avant l’obtention de la nationalité.

Mais ici, la gravité du crime commis — un meurtre prémédité — et la manipulation des autorités ont convaincu la justice d’aller plus loin. “La citoyenneté israélienne ne peut être une seconde identité pour des criminels de sang”, a tranché la juge. “Elle est le prolongement d’une communauté fondée sur la vie, la justice et la mémoire.”

Les juristes saluent cette jurisprudence. Pour l’avocate Nurit Kahana, spécialiste du droit de l’immigration, “ce jugement établit clairement que la Loi du Retour ne doit pas être détournée de son sens historique. Elle est un acte de rédemption collectif, pas un outil d’impunité individuelle.”

Dans la société israélienne, l’affaire suscite à la fois de la satisfaction et de l’inquiétude. Satisfaction, parce qu’elle réaffirme l’intégrité morale de l’État ; inquiétude, car elle révèle les failles d’un système d’intégration parfois dépassé par le volume des demandes d’immigration. Depuis la guerre en Ukraine et la montée des violences antisémites en Europe, les dossiers de conversion et d’alyah ont explosé, rendant plus difficile le contrôle des antécédents judiciaires.

“Ce jugement est un signal fort adressé à tous les candidats à l’immigration : Israël est un État refuge, pas une cachette”, a résumé un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. “Nous voulons accueillir, pas absoudre.”

L’homme concerné, qui a purgé sa peine à l’étranger avant de refaire sa vie en Israël, a désormais perdu tous ses droits civiques. Il a été placé en détention administrative en attendant sa reconduite vers son pays d’origine. Une fin prévisible pour celui qui pensait pouvoir renaître en Terre promise après avoir versé le sang.

La décision du tribunal de Beer Sheva, rare mais exemplaire, vient rappeler une vérité simple : le droit d’être israélien n’est pas un passeport, c’est une responsabilité.

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