Edelstein sanctionné par le Likoud après avoir défié Netanyahu sur la loi de souveraineté

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Fronde au sein du parti majoritaire : la Knesset, le Likoud et le dilemme de la loyauté

Le parti au pouvoir traverse une crise interne sans précédent. Moins de 24 heures après le vote surprise de la Knesset en faveur de l’application de la souveraineté israélienne sur Ma’ale Adumim et Yitzhar, le Likoud a décidé de révoquer Yuli Edelstein de son poste au sein de la commission des affaires étrangères et de la défense.
Cette décision disciplinaire, prise directement sur instruction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, vise à rétablir l’autorité gouvernementale au sein d’une coalition mise à mal par les divisions idéologiques et la rébellion parlementaire.

Un geste symbolique, mais lourd de conséquences

Selon les informations publiées par Channel 12 et confirmées par le journaliste Amît Segal, Edelstein — figure respectée du Likoud, ancien président de la Knesset et ministre de la Défense par intérim — a voté en faveur de la loi sur la souveraineté, contre la directive du parti et du Premier ministre.
Quelques heures plus tard, le bureau du Likoud annonçait sa révocation :

“Toute violation des instructions du groupe parlementaire, notamment sur des sujets de sécurité nationale, fera l’objet de sanctions immédiates. La discipline de coalition est un principe fondamental.”

Une mesure rare, qui illustre la nervosité du Premier ministre face à une droite fragmentée, tiraillée entre la fidélité au leadership et la pression croissante des électeurs pro-annexion.

Les partisans d’Edelstein : “Il a agi par conviction”

Dans les couloirs de la Knesset, la décision a été accueillie par un mélange de consternation et de colère.

“Yuli n’a pas trahi le Likoud, il a rappelé l’essence même du mouvement : la souveraineté juive sur notre terre”, a déclaré un député du camp de Bezalel Smotrich (Parti sioniste religieux).

Plusieurs élus du camp national, y compris au sein de Otzma Yehudit et Noam, ont exprimé leur solidarité avec Edelstein, saluant “un homme de principes”.
Mais du côté du Likoud officiel, la ligne est ferme : aucune dissidence publique ne sera tolérée tant que les pourparlers avec l’administration Trump-Vance sur la stabilisation de Gaza et la nouvelle carte régionale sont en cours.

Netanyahu cherche à préserver son équilibre stratégique

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’efforce depuis des semaines de contenir les ardeurs souverainistes au sein de son propre camp.
Son entourage souligne que “la souveraineté ne se gagne pas par des lois symboliques, mais par des victoires diplomatiques et sécuritaires durables”.
Dans un communiqué relayé par Ynet, un proche du chef du gouvernement a rappelé :

“C’est grâce à Netanyahu que la reconnaissance de Jérusalem et du Golan a été obtenue. Il faut agir avec sagesse, pas avec émotion.”

Cette prudence s’explique par la présence à Jérusalem du vice-président américain J.D. Vance et du président Trump, venus renforcer l’alliance américano-israélienne. Une escalade législative sur la Judée-Samarie pourrait, selon les conseillers du Premier ministre, compromettre les discussions régionales sur la reconstruction post-guerre et l’intégration d’Israël dans le nouvel axe pro-occidental du Moyen-Orient.

La fracture idéologique : entre le pragmatisme et le sionisme absolu

Le vote d’Edelstein ne se limite pas à une divergence tactique ; il traduit un clivage de fond.
D’un côté, un Likoud institutionnel, ancré dans la realpolitik diplomatique ; de l’autre, une base militante — incarnée par Avi Maoz et Itamar Ben Gvir — qui réclame une souveraineté totale et immédiate sur les territoires bibliques.

Le politologue Erel Segal note dans Israel Hayom :

“Edelstein a simplement dit tout haut ce qu’une majorité silencieuse de la droite pense tout bas : la patience diplomatique ne doit pas devenir une abdication.”

Un avertissement pour la suite

La sanction d’Edelstein risque de radicaliser les tensions. Plusieurs députés du Likoud, sous couvert d’anonymat, ont confié à Times of Israel qu’ils “n’hésiteraient pas à défier la ligne du parti” si le gouvernement ne propose pas rapidement un plan clair pour la souveraineté progressive.
En coulisses, le nom d’Edelstein circule déjà comme possible rassembleur d’une aile “idéologique” du Likoud, plus nationaliste, face à un Netanyahu jugé trop diplomate.

“Loyauté, oui — soumission, non”

Edelstein lui-même a répondu sobrement à son éviction :

“J’ai été loyal envers le peuple d’Israël, la Terre d’Israël et le mouvement du Likoud. La loyauté n’est pas la soumission. L’histoire jugera.”

Des propos qui résonnent avec une intensité particulière dans un pays encore marqué par les divisions de l’après-7 octobre.
Dans la rue, les militants de droite ont salué son “courage moral”, tandis que les proches de Netanyahu l’accusent de “jouer le héros pour les caméras”.

Un test pour la démocratie israélienne

Cette crise interne pourrait paradoxalement renforcer Netanyahu à court terme, en lui permettant d’affirmer son autorité.
Mais elle révèle aussi une tension croissante entre le pouvoir exécutif et la base militante du sionisme religieux.
Dans un Israël où la menace externe reste omniprésente — du Hezbollah au Hamas —, l’unité interne devient à la fois un défi et une condition de survie.

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