L’affaire prend une tournure politique explosive. Le député Hanoch Milvitzky (Likoud) a vivement critiqué dimanche le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, après la convocation à une enquête du rabbin Yossef Zini, père du nouveau chef désigné du Shin Bet, David Zini. « C’est une démarche dont on ne saurait exagérer la gravité », a déclaré Milvitzky, accusant Ben Gvir d’inaction et de silence face à un acte jugé « incompréhensible ».
Les faits remontent à jeudi soir, quelques minutes seulement après la confirmation officielle par la commission Gronis de la nomination du général (rés.) David Zini à la tête du service de sécurité intérieure. Des policiers se sont alors présentés au domicile de son père, âgé de 77 ans, à Ashdod, afin de lui remettre une convocation. Selon la presse israélienne, le rabbin Zini aurait refusé de les suivre.
Cette convocation trouve son origine dans des enregistrements diffusés par Channel 13, où l’on entend le rabbin tenir des propos incendiaires contre la Cour suprême, allant jusqu’à dire qu’« il faudrait faire exploser la Haute Cour ». Ces déclarations, interprétées comme des menaces, ont conduit un citoyen à déposer plainte, déclenchant une enquête préliminaire.
Toutefois, des zones d’ombre demeurent. Le journaliste Avishai Greenzweig (i24NEWS) a révélé que les policiers n’avaient pas encore obtenu l’autorisation formelle d’un haut responsable de la police des enquêtes criminelles, condition préalable à une convocation. L’ordre a donc été annulé a posteriori. La police israélienne a confirmé les faits, précisant qu’une enquête est bien ouverte pour « suspicion de menaces » et que la convocation officielle se fera ultérieurement, une fois les autorisations validées.
L’opposition comme certains membres de la coalition dénoncent une instrumentalisation politique. Pour Milvitzky, la situation est claire : « Le fait que le père du futur chef du Shin Bet soit convoqué immédiatement après la confirmation de son fils est un message de déstabilisation inacceptable. » À droite, certains craignent une tentative de discréditer David Zini à travers son entourage familial. À gauche, on insiste sur la nécessité de protéger les institutions judiciaires contre toute menace, rappelant que les propos du rabbin sont « inqualifiables ».
Itamar Ben Gvir, au cœur des critiques, reste silencieux. Une posture qui alimente les soupçons et laisse la scène politique s’enflammer. Dans ce climat tendu, la nomination de David Zini, déjà contestée par plusieurs anciens directeurs du Shin Bet, s’ouvre sur un parfum de crise institutionnelle.
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