Le ministre israélien de la Culture et des Sports, Miki Zohar, a annoncé la suspension immédiate du financement public des prix Ophir, équivalent local des Oscars. En cause : la victoire du film La Mer, accusé de présenter une vision « pro-palestinienne » et d’attaquer Tsahal en pleine guerre contre le Hamas.
La cérémonie des Ophir, organisée hier soir, s’est transformée en champ de bataille politique. Plusieurs lauréats ont profité de leur tribune pour dénoncer le gouvernement et la guerre qui se poursuit à Gaza. Mais l’élément déclencheur est venu du choix du jury : désigner La Mer comme représentant officiel d’Israël aux Oscars 2026.
Pour Miki Zohar, ministre de la Culture et des Sports, c’en est trop. « Après la victoire honteuse du film pro-palestinien La Mer, financé par l’argent des contribuables israéliens, j’annonce que je stoppe immédiatement le financement de ce festival déconnecté », a-t-il déclaré ce matin. Dans un communiqué, il accuse l’œuvre primée de « présenter les soldats de Tsahal et l’État d’Israël de manière calomnieuse et mensongère ».
Le ministre a poursuivi sur un ton sévère : « Il n’y a pas plus grande gifle au visage des citoyens israéliens que cette cérémonie embarrassante. Le fait que ce film, qui diffame nos soldats héroïques alors qu’ils risquent leur vie pour nous défendre, ait été couronné, n’étonne malheureusement plus personne. »
Cette décision provoque déjà un séisme dans le monde culturel. Les partisans du ministre estiment qu’il est impensable que l’argent public serve à récompenser une production perçue comme hostile à Israël au moment où le pays est engagé dans un conflit existentiel. À l’inverse, plusieurs voix du milieu artistique dénoncent une attaque directe contre la liberté de création et la diversité des points de vue.
L’affaire illustre une fracture profonde dans la société israélienne : entre ceux qui voient dans la culture un prolongement de la lutte nationale, et ceux qui la considèrent comme un espace d’expression critique indispensable. Mais en pleine guerre, la tolérance aux récits qui remettent en cause l’image de Tsahal se réduit comme peau de chagrin.
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