Les familles d’otages exigent une rencontre urgente avec le chef d’état-major : “Nos proches sont devenus des boucliers humains”

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À l’approche de l’opération terrestre « Merkavot Guidon B’ » dans la ville de Gaza, la tension monte à un niveau insupportable pour les familles des otages israéliens encore détenus dans l’enclave. Ce lundi matin, le quartier général des familles a adressé une lettre directe au chef d’état-major, le général Eyal Zamir, lui demandant une rencontre immédiate. Selon Ynet, cette requête intervient alors que Zamir lui-même a récemment reconnu devant une commission parlementaire que l’opération exposait à de graves risques non seulement les soldats de Tsahal, mais aussi les captifs israéliens utilisés par le Hamas comme boucliers humains.

Le message transmis est glaçant : « Nous exigeons que le sort de nos proches ne soit pas abandonné. Plus jamais d’otages assassinés en captivité sous la pression militaire, plus jamais de dépouilles disparues sous les ruines », écrivent les familles. Elles redoutent que l’assaut terrestre sur Gaza ne conduise à une issue tragique : otages vivants tués par le Hamas dans ses souterrains, ou corps des victimes effacés à jamais par les bombardements. D’après leurs informations, certains prisonniers israéliens auraient été déplacés dans la ville de Gaza pour servir de protection humaine contre l’entrée de Tsahal.

Les témoignages individuels renforcent ce cri d’alarme. Merav, mère de Guy Gilboa-Dalal, a raconté que son fils était maintenu au-dessus du sol, exposé comme rempart, souffrant de faim et de déshydratation. « C’est le fond du gouffre. Nous ne respirons plus », a-t-elle confié, décrivant un amaigrissement extrême masqué par une chemise longue pour dissimuler sa condition. D’autres familles ont dénoncé une « politique d’abandon » et ont supplié l’armée comme le gouvernement de ne pas sacrifier leurs enfants pour des objectifs militaires jugés incertains.

La lettre des familles intervient dans un climat politique électrique. Lors d’une réunion confidentielle à la Knesset, Zamir a mis en garde le gouvernement contre les limites d’une conquête totale de Gaza : selon lui, « le Hamas ne sera pas vaincu militairement ni politiquement même après l’opération ». Il a aussi souligné l’absence de plan clair pour « l’après », un aveu qui a choqué jusque dans les cercles militaires. Cette franchise a renforcé les inquiétudes des familles, qui craignent que le coût de l’offensive soit disproportionné par rapport à ses résultats réels. « Ce plan ne conduira pas à la défaite du Hamas, mais à une guerre sans fin », écrivent-elles.

La colère s’exprime aussi dans l’opposition. Yair Golan, chef des Démocrates, a dénoncé sur le réseau X la fuite en avant du Premier ministre Netanyahou : « Il se précipite vers une occupation militaire de Gaza qui apportera un désastre à Israël : les otages seront exécutés, des soldats mourront et les coûts économiques seront colossaux ». Pour Golan, comme pour une partie de l’establishment sécuritaire, le chef d’état-major a un devoir de résistance morale face à un pouvoir civil accusé d’ignorer les mises en garde. Ces critiques révèlent une fracture grandissante entre les impératifs politiques et la réalité militaire.

Au-delà des luttes internes, le dilemme reste tragique : Israël veut affaiblir durablement le Hamas par une opération terrestre de grande ampleur, mais chaque pas vers Gaza met en danger ses propres citoyens retenus en captivité. Entre impératif sécuritaire et obligation morale, le pays se trouve face à une équation insoluble. Pour les familles, il ne s’agit pas seulement d’un drame personnel : « Protéger les otages n’est pas seulement un devoir moral, c’est un intérêt national », rappellent-elles dans leur lettre. Alors que l’opération se profile, la question demeure : Israël pourra-t-il concilier sa guerre contre le Hamas et la survie de ses captifs ?

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