Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a lié deux dossiers brûlants : la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien par l’Europe et la menace militaire iranienne. Son message est limpide : Israël n’acceptera aucune pression extérieure et répondra par la force, diplomatique comme militaire.
En pleine préparation de l’Assemblée générale de l’ONU, où plusieurs pays européens, dont la France et la Belgique, envisagent de reconnaître officiellement la Palestine, Netanyahou a choisi un canal inattendu pour faire entendre sa voix. En répondant aux questions d’Abu Ali Express, média très suivi au Moyen-Orient, il a adopté une posture offensive, destinée à la fois aux chancelleries occidentales et aux régimes hostiles de la région.
L’Europe face à ses contradictions
La première cible de son message fut l’Europe. Pour Netanyahou, reconnaître un État palestinien aujourd’hui, sans accord bilatéral et sous la menace constante du Hamas, reviendrait à récompenser le terrorisme. « Si des pas unilatéraux sont faits contre nous, nous répondrons par des pas unilatéraux », a-t-il martelé.
Autrement dit : si Paris, Bruxelles ou d’autres capitales s’obstinent à imposer une « Palestine » sur le papier, Israël étendra sa souveraineté en Judée-Samarie. Le Premier ministre ne se contente pas de protester, il annonce sa riposte.
Cette fermeté illustre une fracture culturelle profonde. Pour l’Europe, la diplomatie prime, quitte à ignorer la réalité sécuritaire. Pour Israël, la sécurité précède toute négociation. « Ceux qui nous demandent de céder des territoires ne savent pas ce que cela signifie de vivre sous les roquettes », commente un responsable militaire cité par Infos-Israel.News.
La leçon de Gaza
L’argument israélien s’appuie sur une expérience concrète : Gaza. En 2005, Israël s’est retiré unilatéralement, espérant ouvrir la voie à une coexistence. Vingt ans plus tard, la bande est contrôlée par le Hamas, transformée en base terroriste qui a déclenché la tragédie du 7 octobre.
Pour Jérusalem, l’Europe répète les erreurs du passé. Reconnaître un État palestinien aujourd’hui, sans garanties, reviendrait à créer un « deuxième Gaza » en Judée-Samarie, à quelques kilomètres de Tel-Aviv et de l’aéroport Ben Gourion.
L’Iran dans la ligne de mire
L’entretien ne s’est pas limité au dossier européen. Interrogé sur Téhéran, Netanyahou a lancé un avertissement tout aussi ferme : « S’ils agissent, nous agirons. » Derrière cette formule, une doctrine de dissuasion éprouvée. Israël ne cherche pas la confrontation directe avec l’Iran, mais se réserve le droit de frapper immédiatement en cas d’agression.
Dans le contexte actuel – drones houthis abattus, Hezbollah en embuscade au Liban, financement iranien du Hamas – ce message a une portée régionale considérable. Téhéran doit comprendre que ses provocations ne resteront jamais sans réponse.
Une stratégie globale de survie
En reliant ces deux dossiers – la diplomatie européenne et la menace iranienne – Netanyahou trace une ligne cohérente : Israël ne dépendra pas des décisions extérieures pour garantir son avenir. Qu’il s’agisse d’annexer des zones de Judée-Samarie ou de frapper des cibles en Iran ou au Yémen, Jérusalem se réserve la liberté d’action totale.
Comme le rappelle RakBeIsrael.buzz, « l’État juif a appris à ses dépens que son existence ne pouvait pas reposer sur les promesses internationales. La seule garantie, c’est sa propre force. »
Répercussions régionales
Cette fermeté trouve un écho positif dans le monde arabe modéré. Les Émirats arabes unis, Bahreïn ou le Maroc, signataires des Accords d’Abraham, redoutent eux aussi l’expansionnisme iranien. Voir Israël tenir tête à Téhéran et à l’Europe renforce leur perception d’un partenaire fiable, déterminé à contenir l’islamisme radical.
À l’inverse, le Hezbollah et le Hamas comprennent que la marge de manœuvre se réduit. Chaque menace pourrait déclencher une riposte immédiate, affaiblissant encore leur crédibilité auprès de leurs partisans.
Les critiques inévitables
Sans surprise, ces propos ont déclenché des critiques dans les chancelleries occidentales. La France parle de « provocation », l’Allemagne appelle à « préserver l’espoir d’une solution à deux États », et plusieurs ONG dénoncent « l’intransigeance israélienne ». Mais du point de vue israélien, ces critiques sont hors sol.
« Ce ne sont pas les diplomates de Bruxelles qui enterrent leurs enfants après des attaques terroristes », lance un éditorialiste israélien. « L’Europe peut se payer le luxe des illusions. Israël, non. »
Conclusion : Israël fixe ses règles, pas l’ONU ni Paris
En un seul entretien, Netanyahou a résumé la doctrine israélienne actuelle : autonomie totale dans la prise de décision, dissuasion sans faille contre l’Iran, et refus absolu d’accepter une solution imposée de l’extérieur.
L’Europe devra choisir entre l’illusion d’une reconnaissance symbolique et la réalité sécuritaire. L’Iran devra comprendre qu’Israël ne reculera pas. Dans ce Moyen-Orient instable, l’État juif affirme une fois encore la règle qui guide sa survie depuis 1948 : ne jamais dépendre des autres pour exister.
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