Une nouvelle scène de violence insoutenable a éclaté vendredi dernier à l’hôpital Barzilaï d’Ashkelon. Un patient en crise psychotique, dirigé vers un psychiatre de garde, a transformé une salle de consultation en véritable champ de bataille. Selon le rapport officiel, il a verrouillé la porte, jeté une chaise en direction du jeune médecin interne, avant de se jeter sur lui, de le projeter au sol et de le rouer de coups de poing.
Le médecin, gravement blessé, souffre d’une fracture à l’épaule et d’une forte contusion à la cheville. Hospitalisé en chirurgie dans un état qualifié de « moyen », il a déposé plainte auprès de la police. Mais cet incident n’est malheureusement pas isolé : il est le symptôme d’une crise plus profonde, celle de la sécurité des soignants en Israël.
La violence contre les équipes médicales : un fléau en expansion
« La fréquence des agressions contre les équipes médicales augmente ces derniers mois », a alerté le Dr Zeev Feldman, président de l’Organisation des médecins de l’État. Pour lui, l’agression de l’interne psychiatre à Barzilaï illustre l’urgence d’un renforcement de la protection physique du personnel, par des agents de sécurité supplémentaires et même par une présence policière permanente dans les services d’urgence.
Les chiffres sont éloquents : chaque semaine, plusieurs cas d’agressions verbales et physiques sont signalés dans les hôpitaux israéliens. Insultes, menaces, coups… Le personnel de santé, déjà soumis à une pression immense, devient une cible facile pour des patients frustrés ou en détresse, parfois psychotiques, parfois simplement violents.
Une attaque qui soulève des questions
Comment est-il possible qu’un patient psychotique ait pu s’enfermer seul avec un médecin sans qu’un garde soit présent à proximité ? Comment se fait-il que dans un service d’urgence d’une grande ville, aucune mesure préventive n’ait pu empêcher cette escalade de violence ?
Le malaise est profond. En Israël, comme ailleurs, les budgets de la santé subissent des coupes, alors même que la population augmente et que les besoins explosent, notamment depuis la guerre du 7 octobre et ses suites. Comme l’a rappelé Feldman, « au moment où l’on réduit les budgets de la santé, il faut rappeler aux décideurs qu’il est obligatoire de protéger les équipes médicales qui travaillent jour et nuit pour soigner les citoyens israéliens ».
Des médecins en première ligne, au propre comme au figuré
Les médecins israéliens ne se contentent pas de lutter contre les maladies. Ils font face à un double front : d’un côté, la pression constante des guerres et du terrorisme, avec un afflux de blessés lors des conflits ; de l’autre, la violence interne, celle de patients désespérés, déséquilibrés ou simplement incapables de gérer leurs frustrations.
Comme l’a souligné Infos-Israel.News, il est inconcevable que dans un État moderne, ceux qui sauvent des vies deviennent eux-mêmes des victimes, parfois au péril de leur santé et de leur vie.
Et maintenant ?
L’affaire Barzilaï a relancé le débat public. Le ministre de la Sécurité intérieure et le ministre par intérim de la Santé sont appelés à agir immédiatement. Plus de gardes, plus de caméras, plus de fermeté judiciaire envers les agresseurs : voilà les demandes répétées des syndicats médicaux.
Mais au-delà de la sécurité physique, c’est aussi un problème culturel. Dans une société israélienne sous tension, où le stress est permanent et où la violence se banalise, l’hôpital devient le miroir des fractures sociales. Or, si les médecins tombent, c’est tout le système de santé qui vacille.
Il est temps que l’État d’Israël, qui sait protéger ses citoyens face au Hamas ou au Hezbollah, se donne aussi les moyens de protéger ses soignants à l’intérieur de ses propres murs. Car une nation qui laisse ses médecins se faire frapper au travail, c’est une nation qui se frappe elle-même.
Pour suivre ce dossier et les autres défis du système de santé israélien, consultez Infos-Israel.News, ainsi que nos partenaires RakBeIsrael et Alyaexpress-News.
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