En pleine guerre existentielle contre le Hamas, alors que chaque minute compte pour la sécurité d’Israël, un affrontement politique et militaire sans précédent secoue le sommet de l’appareil sécuritaire. Selon des sources au sein de Tsahal, le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, se serait présenté hier au bureau du ministre de la Défense Israël Katz pour lui soumettre une liste de nominations d’officiers supérieurs – et se serait vu refuser l’entrée au prétexte d’un « agenda trop chargé ».
Dans l’entourage du ministre, la version est toute autre : Zamir serait arrivé « par surprise » et n’aurait demandé qu’un quart d’heure de discussion pour trancher des affectations jugées cruciales par l’armée. Réponse sèche côté Katz : « Le ministre n’est pas une simple signature automatique sur les décisions de l’état-major. »
Ce duel de haut vol survient à un moment où Tsahal, engagé sur plusieurs fronts depuis le 7 octobre, doit assurer à la fois la continuité opérationnelle et la victoire totale sur le Hamas. Mais la politique, elle, ne prend jamais de pause – même lorsque les roquettes pleuvent.
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Une guerre de communiqués en pleine nuit
Peu après minuit, Israël Katz a diffusé un communiqué dénonçant un « processus de nominations mené sans coordination ni approbation préalable, en violation des usages » et annonçant qu’il refusait de discuter ou d’approuver les propositions du chef d’état-major tant que celui-ci ne respecterait pas la procédure. Le ministère exige que, pour toute nomination d’un colonel ou plus, le chef d’état-major présente plusieurs candidats avec argumentaire détaillé, laissant au ministre le temps de consulter et de définir la politique avant validation finale.
La riposte de Tsahal, par la voix de son porte-parole, ne s’est pas fait attendre : « Il s’agissait d’un processus normal de désignation de commandants de brigades de terrain ayant mené la guerre sur plusieurs fronts depuis octobre. » Un rappel implicite que, sur le terrain, les besoins opérationnels dictent l’urgence des affectations.
La ligne rouge de Katz : Gaza avant tout
Katz insiste : pas question de déplacer des officiers de la bande de Gaza avant la fin de la mission stratégique – l’écrasement du Hamas et la libération des otages. « Chaque officier expérimenté doit rester en poste pour mener cette bataille à son terme. » Sous-entendu : les promotions attendront, et ceux dont les noms sont liés à des échecs du 7 octobre ou à des incidents graves devront patienter.
Pour certains observateurs, cette fermeté s’explique aussi par la volonté de Katz d’éviter de récompenser trop vite des figures contestées ou jugées responsables de dysfonctionnements passés. En toile de fond, l’enquête sur les défaillances de la journée noire du 7 octobre pourrait encore bouleverser les carrières militaires.
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Une bataille d’ego ou une question de sécurité nationale ?
Les partisans de Katz estiment que le ministre protège la chaîne de commandement et empêche une « valse des postes » qui affaiblirait le front sud. Les soutiens de Zamir, eux, rappellent qu’un chef d’état-major doit avoir la liberté de composer son équipe pour mener la guerre efficacement – et que les blocages politiques pourraient coûter cher sur le champ de bataille.
Ce n’est pas la première fois que des tensions éclatent entre un ministre de la Défense et un chef d’état-major en Israël. Mais voir ce conflit éclater sur la place publique, alors que le pays est encore en guerre, envoie un signal de division qui réjouira sûrement… à Gaza et à Téhéran.
Analyse : qui sortira gagnant ?
Pour l’instant, Katz tient la ligne : pas de nominations avant d’avoir eu toutes les cartes en main et la certitude que les hommes promus sont irréprochables. Zamir, lui, semble décidé à accélérer le renouvellement du commandement, peut-être pour imprimer sa marque et préparer la suite de la guerre. Entre la volonté de continuité et celle de réorganisation, la tension ne retombe pas.
Dans un pays où la sécurité nationale est une question de survie, ce bras de fer dépasse le simple cadre administratif. Il reflète aussi une réalité politique : dans Israël en guerre, chaque nomination est un message stratégique. Katz veut que ce message soit celui de la fermeté, de la cohésion et de la priorité absolue donnée à la victoire contre le Hamas – sans compromis ni précipitation.
Et pendant ce temps, sur le terrain, les soldats attendent des ordres clairs et des chefs stables.
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