L’attention portée par le président américain Donald Trump à Gaza a incité l’Égypte à annoncer un sommet arabe d’urgence, qui se tiendra au Caire le 27 février, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche.
L’annonce de l’Égypte intervient dans un contexte de tensions régionales croissantes après que Trump a lancé un plan audacieux visant à relocaliser la population de Gaza dans les pays arabes voisins. Bien que le président ait discuté du concept avec ses conseillers pendant plusieurs jours avant de l’inclure dans son discours préparé aux côtés de Netanyahu mardi dernier, le plan n’aurait pas été partagé à l’avance avec les responsables égyptiens ou jordaniens.
Pendant ce temps, à Washington, le roi Abdallah de Jordanie se rend à ce qui promet d’être l’une des réunions les plus difficiles de son règne. C’est la première fois qu’il rencontre Donald Trump en personne depuis que le président américain a repris ses fonctions.
Pour la Jordanie, les enjeux ne pourraient être plus importants. Amman s’est révélée être un partenaire crucial dans la défense régionale, la Jordanie ayant notamment démontré sa valeur stratégique l’année dernière en contribuant à intercepter des missiles iraniens visant Israël.
« Oui, peut-être, bien sûr, pourquoi pas ? », a répondu Trump dans le Bureau ovale lundi soir lorsqu’on lui a demandé s’il retiendrait l’aide américaine à la Jordanie et à l’Égypte. « S’ils ne le font pas, je pourrais éventuellement suspendre l’aide, oui. »
Les États-Unis fournissent à la Jordanie une aide militaire substantielle dans le cadre d’un programme d’aide étrangère plus vaste. En vertu du protocole d’accord en vigueur, qui court jusqu’en 2029, les États-Unis fournissent à la Jordanie une aide économique et militaire annuelle de 1,45 milliard de dollars.
Même si l’Égypte et la Jordanie ont jusqu’à présent refusé d’accueillir leurs voisins arabes, Trump ne recule pas.
« Je pense qu’il acceptera, et je pense que d’autres pays accepteront aussi », a déclaré M. Trump en référence à sa rencontre avec le roi Abdallah. « Ils ont bon cœur. »
Un haut responsable du gouvernement arabe, s’exprimant sous couvert d’anonymat en raison de la nature sensible des discussions, a indiqué à CNN que des questions subsistaient quant à la portée réelle de la proposition de Trump. Le responsable a noté que les dirigeants arabes avaient l’intention de présenter des solutions alternatives à l’administration Trump pour l’avenir de Gaza.
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